L'affaire Ilaria Salis bouleverse l'Italie et embarasse Giorgia Meloni

L'affaire Ilaria Salis
Commémoration d'un bataillon nazi
Des militants néo-nazis ont été attaqués
Accusé d'avoir agressé des militants néo-nazis
Elle risque jusqu'à 16 ans de prison
Des conditions inhumaines
Une hygiène précaire
Menottée et attachée pendant l'audience
La Hongrie condamnée en 2015 pour violation des droits des détenus
Ilaria Salis n'est pas la seule à avoir été arrêtée
Un père candidat aux élections européennes
Une bataille pour les droits
Elle obtiendra l'immunité parlementaire
Similitudes avec l'affaire Enzo Tortora
Une erreur judiciaire
L'affaire Ilaria Salis

En Italie, le cas d'Ilaria Salis, enseignante italienne et militante antifasciste de la municipalité de Monza, qui est en détention provisoire dans une prison de haute sécurité à Budapest (Hongrie), fait l'objet de discussions depuis des mois.

"Journée d'honneur"

Ilaria Salis, 39 ans, s'est rendue à Budapest en février 2023, alors que la ville célébrait la "Journée d'honneur", qui rassemble chaque année des milliers de militants d'extrême droite venus de toute l'Europe.

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Commémoration d'un bataillon nazi

Les participants à la manifestation commémorent la tentative (ratée) d'un bataillon nazi qui a tenté d'empêcher le siège de Budapest par l'Armée rouge en 1945.

Des militants néo-nazis ont été attaqués

Ces jours-là, entre le 9 et le 12 février, plusieurs de ces militants néo-nazis ont été agressés dans les rues de la capitale hongroise par des personnes à visage couvert, comme indiqué par les caméras de sécurité de la ville.

Accusé d'avoir agressé des militants néo-nazis

Quelques jours plus tard, des militants antifascistes, dont Ilaria Salis, ont été arrêtés par la police hongroise, accusés d'avoir agressé les militants. Les victimes présumées, qui n'ont jamais porté plainte contre la jeune femme, se sont remises de leurs blessures en quelques jours.

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Elle risque jusqu'à 16 ans de prison

En outre, les autorités hongroises l'accusent également de faire partie d'une organisation d'extrême gauche qui aurait planifié les attaques contre les militants néo-nazis. Avec cette circonstance aggravante, Ilaria Salis, qui a toujours clamé son innocence et affirmé n'avoir participé qu'à des manifestations pacifiques, encourt une peine de 16 ans de prison. En Italie, le même délit est puni de quatre ans d'emprisonnement.

Des conditions inhumaines

Comme elle l'a dénoncé dans ses lettres, Ilaria Salis est détenue dans des conditions inhumaines. Pendant les six premiers mois, elle n'a eu aucun contact avec sa famille. Dans sa cellule, il y a des souris, des cafards et des punaises de lit, qui lui ont provoqué une réaction allergique. Malgré cela, elle n'a reçu aucun traitement.

Une hygiène précaire

Les conditions d'hygiène sont également précaires. Sa cellule manque de papier toilette et de savon. Elle ne dispose pas non plus de protections intimes externes.

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Menottée et attachée pendant l'audience

Ses droits ne sont pas non plus respectés. L'entretien avec ses avocats avant l'audience n'a duré que quelques minutes et s'est déroulé en présence d'un policier, comme le rappelle le journal 'Il Post'. Lors de sa comparution devant le tribunal, elle était enchaînée comme un animal. Cet événement a d'ailleurs été largement relayé par la presse.

Photo : Twitter TG3

La Hongrie condamnée en 2015 pour violation des droits des détenus

Les préoccupations décrites par Ilaria Salis ne sont pas nouvelles. La Hongrie, pays dirigé par le gouvernement d'extrême droite de Viktor Orbán, a déjà été condamnée en 2015 par la Cour européenne des droits de l'homme pour de graves abus contre les détenus.

Ilaria Salis n'est pas la seule à avoir été arrêtée

Ilaria Salis n'est pas la seule à avoir été arrêtée. Deux militants antifascistes allemands ont également été inculpés de meurtre. Un homme, qui a plaidé coupable et a été condamné à trois ans de prison. Et une femme, qui est assignée à résidence.

Un père candidat aux élections européennes

Alors que la militante reste en prison, son père, Roberto Salis, en première ligne de front pour libérer sa fille, a annoncé qu'il serait candidat au Parlement européen avec le parti de l'Alliance verte et de gauche. L'élection des représentants aura lieu les 8 et 9 juin 2024.

Une bataille pour les droits

Les dirigeants du parti, Angelo Bonelli de Green Europe et Nicola Fratoianni de Italian Sinistra, ont déclaré qu'avec cette candidature "l'idée était de générer une bataille pour que l'Union européenne défende les principes de l'État de droit et réaffirme l'inviolabilité des droits de l'homme fondamentaux sur l'ensemble de son territoire et dans chaque État membre".

Elle obtiendra l'immunité parlementaire

Cette décision n'est cependant pas une simple forme de protestation. Si Ilaria Salis était élue, elle bénéficierait d'une immunité parlementaire qui garantirait sa libération. Cela semble être la seule possibilité pour bénéficier d'un procès digne.

Similitudes avec l'affaire Enzo Tortora

Comme le rappelle 'Il Post', il existe un cas similaire en Italie. Il s'agit du journaliste Enzo Tortora, victime d'une erreur judiciaire qui a conduit à son emprisonnement en 1983 pour trafic de substances illicites et association de malfaiteurs.

Une erreur judiciaire

Plus d'un an après son arrestation, il s'est présenté aux élections européennes de 1984 avec le parti radical de Marco Pannella. Après sa victoire, il a obtenu l'immunité et est libéré de prison. En 1987, il est finalement déclaré innocent par la justice italienne.

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