C'est l'arsenal nucléaire russe qui aurait dissuadé l'intervention occidentale de l'OTAN en Ukraine

Le débat sur l'éventuel déploiement de troupes de l'OTAN en Ukraine a pris de l'ampleur lors des discussions publiques concernant le conflit actuel, déclenché par l'invasion totale de ce pays par Vladimir Poutine en février 2022.

Le principal argument contre l'envoi de forces de l'OTAN en Ukraine, même pour prendre en charge une grande partie des tâches non combattantes et de formation militaire du pays, était le fait que cela étendrait l'empreinte de l'alliance dans une guerre contre une puissance dotée de l'arme nucléaire.

Cette raison semble solide et a été confirmée par le chef sortant du Comité militaire de l'OTAN, l'amiral Rob Bauer, lors d'une interview au sommet de la défense de Prague de l'Institut international d'études stratégiques, le 10 novembre.

L'amiral Bauer a apparemment confirmé que la seule raison pour laquelle des soldats de l'OTAN n'avaient pas été envoyés pour aider l'Ukraine était le stock nucléaire de la Russie.

« Je suis absolument certain que si les Russes n'avaient pas d'armes nucléaires, nous serions en Ukraine pour les expulser », a expliqué l'amiral Bauer, selon une citation de ses propos publiée par Newsweek.

La Russie possède actuellement le stock le plus important au monde, soit environ 5 580 ogives stratégiques et tactiques, selon une estimation de la Federation of American Scientists. Au total, les puissances nucléaires de la planète disposent d'environ 12 121 ogives.

Si l'on ajoute les 5 044 ogives nucléaires des États-Unis à celles de la Russie, on constate que Moscou et Washington détiennent la grande majorité des armes nucléaires, soit 88 % selon la Federation of American Scientists.

Le président français Emmanuel Macron a été le premier dirigeant de l'OTAN à suggérer que des troupes occidentales pourraient être envoyées en Ukraine, expliquant aux journalistes en février 2024 qu'il n'avait pas exclu cette possibilité, mais ses commentaires ont été rapidement étouffés.

Newsweek a rapporté que l'ancien secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, a publié une déclaration à la suite des remarques de Macron, dans laquelle il a déclaré que l'alliance défensive n'envisageait pas d'envoyer des soldats pour aider l'Ukraine.

L'OTAN a déjà envoyé des troupes sur la ligne de front de conflits étrangers en Afghanistan et en Irak, ce que l'amiral Bauer a évoqué dans son interview, mais en précisant qu'il s'agissait de deux scénarios différents, contrairement à la situation en Ukraine.

« Si vous combattez en Afghanistan, ce n'est pas la même chose que de combattre les Russes en Ukraine », car les talibans ne disposaient pas d'armes nucléaires, a déclaré Bauer. « Il y a une grande différence entre l'Afghanistan et l'Ukraine ».

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