Listes françaises aux élections européennes : faisons le point
Le 9 juin prochain, les Français seront appelés à élire leurs 81 représentants au Parlement européen. Quels sont les rapports de forces politiques actuels en vue de l’élection ? Le point en images.
Le seuil à atteindre pour être représenté au Parlement de Bruxelles a été fixé à 5 % des suffrages exprimés. Certaines formations politiques jouent donc gros à l’occasion de ce scrutin !
Après plusieurs élections européennes organisées avec un découpage en circonscriptions régionales, une loi votée en 2018 a prévu le retour à une circonscription unique. De quoi fortement politiser l’élection autour de quelques têtes d’affiche nationales !
Lors des dernières élections européennes, en 2019, la liste d’extrême-droite du Rassemblement national était arrivée en tête, avec 23,34 % des voix et 23 sièges obtenus, suivie de près par celle de la majorité présidentielle (22,42 % des voix et 23 sièges).
Les listes d’Europe Écologie (13,48 %, 13 sièges), de l’Union de la droite et du centre (8,48 %, 8 sièges), de la France insoumise (6,31 %, 6 sièges) et de la gauche socialiste (6,19 %, 6 sièges) avaient également pu envoyer des députés à Strasbourg.
Comment le rapport de force électoral entre les partis a-t-il évolué et quelles sont les intentions de vote à l’heure actuelle ? Voici un aperçu de la situation à un peu plus de deux mois du scrutin.
Avec son président Jordan Bardella en tête de liste pour la seconde fois, le Rassemblement national caracole en tête des sondages. Le parti nationaliste ne cache pas son intention de creuser l’écart pour préparer la présidentielle de 2027.
Selon un sondage Toluma Harris-Interactive réalisé pour 'Challenges', 'M6' et 'RTL', cette liste creuse l'écart avec la majorité présidentielle, avec plus de 30 % des intentions de vote.
En effet, la liste des partis Renaissance, Modem et Horizons accuse 12 points de retard, avec 18 % des intentions de vote, selon le même sondage. Ce groupe politique pro-européen peine pour le moment à rattraper le RN.
Investie comme tête de liste pour la majorité, l’eurodéputée Valérie Hayer, la présidente du groupe Renew Europe au Parlement européen, peine à créer une véritable dynamique pour l'instant.
Tel n'est pas le cas de Place publique : avec 13 % des intentions de vote, la liste conduite par l’intellectuel Raphaël Glucksmann et soutenue par le Parti socialiste se détache de ses concurrentes à gauche et se rapproche de celle de la majorité.
Créditée de 8 % des intentions de vote, la liste de la France insoumise, dirigée pour la seconde fois par Manon Aubry, se prépare à réaliser un score très inférieur à celui de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle de 2022.
Avec 7 % des intentions de vote, les Verts abordent, eux aussi, dans des conditions délicates un scrutin qui leur est traditionnellement favorable. Le choix de l’eurodéputée Marie Toussaint comme tête de liste ne semble pas faire l’unanimité en interne.
À droite, les Républicains, rejoints par plusieurs formations centristes et le Mouvement de la ruralité, ont investi une nouvelle fois François-Xavier Bellamy, malgré son échec en 2019. Avec 7 % d’intentions de vote, la recette ne paraît pas mieux fonctionner cette année.
Largement distancée par le RN et donnée derrière Les Républicains, la liste Reconquête, dirigée par Marion Maréchal (la nièce de Marine Le Pen), apparaît davantage comme un concurrent des LR sur leur droite.
D’autres partis sont en lice et espèrent dépasser la barre fatidique des 5 %, comme le Parti animaliste, la liste eurosceptique Debout la France, ou celle de Notre Europe.
Rien n’est encore joué, car la situation politique peut encore largement évoluer. Les Français iront voter le 9 juin prochain pour élire ceux qui les représenteront au Parlement européen durant les cinq prochaines années.