On a découvert de l'eau potentiellement exploitable sur la lune
Des billes de verre récemment découvertes sur la lune pourraient peut-être renfermer la solution à un problème qui taraude les astronautes depuis des années : comment utiliser l'eau présente sur la lune ? Des traces sous forme de glace ou de poussière à la surface de notre satellite avaient déjà été découvertes.
Lorsque les humains ont posé le pied sur la lune pour la première fois lors de la mission Apollo, les astronautes ont prélevé des échantillons de sol qui ont ensuite été testés par la NASA. L'un des objectifs de ces tests était de rechercher des traces d'eau, mais cela n'a rien donné... du moins jusqu'à aujourd'hui.
C’est grâce à la mission Clementine (un satellite mis en orbite autour de la lune pour documenter sa surface) que la NASA confirme, entre 1994 et 1998, la présence de glace sur la face cachée de la lune.
L'observatoire SOFIA a confirmé que de la glace est concentrée dans le cratère Clavius. En 2020, la NASA confirme déjà la présence d'eau sur la face visible de la lune.
Selon une publication de 2023 dans la revue scientifique britannique "Geoscience Nature", ces billes, appelées sphérules, se sont formées sous l'effet de la chaleur dégagée par la chute de météoroïdes. Cette étude provient des analyses d'une équipe scientifique britannique, qui a mené des recherches sur des échantillons de billes de glace provenant du sol lunaire et rapportées par la sonde chinoise Chang'e-5.
"La teneur en hydrogène, et donc en eau, de ces billes de verre est remarquablement élevé", déclare Sara Russell, l'une des auteures de l’étude, au magazine scientifique international "NewScientist". Les chercheurs ont suggéré qu'il était possible que l'hydrogène du soleil combiné à l'oxygène présent à l'intérieur de ces billes de verre permette de créer de l'eau.
La différence entre la Terre et la lune, c'est qu'ici, l'atmosphère désintègre les météoroïdes et les transforme en météorites inoffensives. Les météorites s'écrasent constamment sur la surface de la lune parce qu'elle n'a pas d'atmosphère, selon l'expert.
L'équipe de recherche estime que, les chutes de météorites étant très fréquentes sur la surface de la lune, ces billes de verre pourraient contenir environ 300 milliards de tonnes d'eau.
Au cours des dernières décennies, la NASA a découvert à peu près la même quantité d'eau sous forme de glace sur les pôles lunaires, les cratères et la face cachée. Que les billes contiennent une telle quantité d’eau n'est donc pas surprenant.
Selon les auteurs de l'étude, ces billes de verre sont plus faciles d'accès que l'eau stockée dans les cratères ou sur la face cachée de la lune.
Mahesh Anand, l'un des auteurs, explique à "NewScientist" : "Je pense que cela va intéresser ceux qui prévoient d'envoyer des missions sur la lune pour extraire des ressources telles que l'eau afin de permettre une exploration plus durable et à plus long terme."
La température de la lune en journée permet déjà à l'eau de s'écouler toute seule des billes, ajoute Anand. L'extraction pourrait donc être assez simple.
Voici la solution que Mahesh Anand a proposée pour que les astronautes puissent collecter de l'eau en vue de futures missions. "Il ne devrait pas être trop difficile de chauffer ce matériau et d'attendre qu'une certaine quantité d'eau soit libérée."
Ces billes, ou sphérules, sont présentes dans d'autres corps célestes de la galaxie. Il pourrait s'agir d'un système de stockage d'eau commun dans le système solaire, comme l'explique sa collègue, Sara Russell.
En 2023, un groupe de chercheurs a conçu une carte de la répartition de l'eau sur la lune en utilisant les données de l'observatoire SOFIA de la NASA. Ces travaux ont montré comment l'eau se déplace sur la surface de la lune, et elle s'étend jusqu'au pôle Sud, selon chronologie de la NASA.
C’est avec l'aide du rover VIPER, un chasseur d'eau, que les astronautes de la mission Artemis se rendront au pôle Sud précisément dans ce but... Un demi-siècle après le premier séjour de l'homme sur notre étoile Séléné, il reste encore beaucoup à découvrir.