Paul Watson, le sauveur des baleines, est actuellement détenu au Groenland
Paul Watson, le fondateur américano-canadien de l’ONG de défense des espèces marines, Sea Shepherd, est actuellement en détention au Groenland.
L’homme âgé de 73 ans a été arrêté sur la base d’un mandat international émis par le Japon, l’un des derniers États au monde à autoriser la chasse à la baleine, dans le cadre d’une affaire liée à son combat de toujours.
Appréhendé à Nuuk, la capitale de l’île, Paul Watson a été maintenu en détention par la justice de ce territoire autonome danois afin de garantir sa présence en cas d’extradition.
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Le militant a été arrêté dans ce port où il était venu ravitailler son bateau en carburant en vue d’intercepter un bateau-usine baleinier japonais dans le Pacifique Nord, indique le Huffington Post.
« Une machine de guerre, le plus grand chasseur de baleines jamais construit » : voici la manière dont il a décrit le baleinier japonais dont il a souhaité empêcher l’activité, selon BFM TV.
« Toute cette affaire est grotesque, depuis la publication du mandat d’arrêt en 2012 sur la base de preuves falsifiées par le Japon, jusqu’à mon arrestation. C’est un simulacre de justice. »
Une extradition vers l’archipel nippon représenterait un vrai risque pour Watson. « S’il est extradé au Japon, il n’en ressortira pas vivant », a déclaré la présidente de Sea Shepherd France, Lamya Essemlali, citée par le Huffington Post.
L’arrestation du militant « est une question de vengeance de la part du système juridique japonais et des autorités japonaises », a affirmé de son côté son avocat, François Zimeray, cité par le même média.
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En 2012, une notice d’Interpol a été émise lorsque le Japon a accusé Paul Watson d’être l’un des responsables de blessures et de dommages causés deux ans plus tôt sur un navire baleinier de ce pays.
L’homme qui réside en France est accusé d’avoir blessé au visage un marin japonais en jetant une bombe puante pour empêcher le travail de l’équipage. Une version que contestent ses avocats.
Né en 1951 et ancien membre de Greenpeace, dont il a été exclu en 1977 pour avoir défendu un mode d’action direct, Watson a créé la même année sa propre organisation, la Sea Shepherd Conservation Society.
Ayant mené un grand nombre de campagnes pendant des décennies, le militant a été poursuivi dans plusieurs pays, comme les États-Unis, le Canada, la Norvège et le Japon.
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« Je sais que je n’ai commis aucun crime, je sais que ce que j’ai fait est juste », a déclaré Watson depuis sa prison dans un entretien épistolaire avec Le Parisien.
« J’ai sauvé des milliers de baleines persécutées jusqu’au cœur de leur sanctuaire par un État écoterroriste qui se croit au-dessus des lois », a ajouté l’activiste.
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La situation actuelle de Paul Watson a donné lieu à une mobilisation globale, avec notamment une pétition en ligne qui a récolté plusieurs dizaines de milliers de signatures à travers le monde.
La France a par ailleurs intercédé en sa faveur auprès du Danemark pour convaincre les autorités de ce pays de ne pas extrader Paul Watson vers le Japon.
« Si mon emprisonnement permet de mobiliser l’opinion publique sur cette tragédie, alors cela en vaut la peine », conclut Paul Watson. Les prochaines semaines permettront d’en apprendre davantage sur son sort et sur la suite de son combat.