Point d’étape sur les grèves contre la réforme des retraites en France
Le gouvernement français s’apprête à faire voter le plus vite possible son projet de réforme des retraites. Mais les syndicats n’ont pas attendu que la loi soit discutée au Parlement pour lancer un mouvement de contestation contre le report à 64 ans de l’âge de départ à la retraite. Un point d’étape en images sur les mouvements qui ont déjà eu lieu et sur les grèves à venir.
Une première journée d’action a été organisée le 19 janvier dernier, avec 220 cortèges de manifestants dans les principales villes de France qui ont regroupé l’ensemble des syndicats de salariés. La police a évoqué le chiffre de 1,12 millions de personnes, dont 80 000 à Paris tandis que la CGT a estimé le nombre de manifestants à plus de 2 millions (400 000 à Paris).
Dès la fin de la journée du 19, les principaux syndicats ont appelé à une nouvelle journée de mobilisation le 31 janvier, qui s’annonce massive avec la perspective d’une grève générale.
Mais les opposants à la réforme comptent poursuivre leur mouvement dès cette semaine. Voici quelles sont les grèves et perturbations à attendre dès les prochains jours.
Cité par ‘Midi libre’, le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, à la pointe de la contestation politique contre la réforme, a appelé à « l’élargissement du front de lutte ». L’objectif ? Mobiliser le plus grand nombre possible d’acteurs sociaux contre le projet du gouvernement.
Depuis le 21 janvier, les syndicats de lycéens et d’étudiants ont lancé leur propre mouvement pour afficher la solidarité de la jeunesse aux côtés des travailleurs en grève.
Sur ‘BFMTV’, Fabrice Coudour, de la Fédération des Mines et de l'Énergie de la CGT, a annoncé les intentions de son syndicat dans le secteur de l’énergie : « La grève reconductible est actée pour nous ». Avec une baisse de la production d’électricité en perspective.
Cette fédération prévoit de bloquer 5 centrales EDF sur 18 dès ce jeudi 26 janvier, sans attendre la grande journée de mobilisation du 31. Une action similaire a été évoquée pour le 27 janvier, sans être confirmée officiellement.
La CGT a appelé à des coupures ciblées d’électricité, tout en assurant que les particuliers ne seront pas touchés. Les hôpitaux et les écoles devraient passer en gratuité, tandis que les boulangers, victimes de la flambée des prix de l’électricité, passeront en tarif réduit.
Les raffineries de pétrole vont aussi subir des interruptions de la production. Après une première grève de 24 heures le 19 janvier, un deuxième mouvement de 48 heures devrait avoir lieu le 26, puis un troisième le 6 février pour une durée de 72 heures.
Une pénurie de carburant est-elle à craindre, dans un contexte de tensions déjà très fortes sur le marché de l’énergie ? Le niveau des stocks revenu à la normale après les ruptures de l’automne dernier laisse penser que les stations-services devraient disposer de suffisamment de carburant le temps de la grève.
Du côté de la SNCF, la grève nationale des trains aura lieu le 31 janvier. Mais le secrétaire général de la CGT-Cheminots Laurent Brun, cité par ‘RTL’, a annoncé une mobilisation « avant et après » cette date. La fédération a déposé un préavis de grève couvrant l’ensemble des salariés de l’entreprise, qui concerne la période du 25 janvier au 2 février.
Selon les informations de ‘La Croix’, la fédération CGT des Ports et Docks a par ailleurs appelé de son côté à une grève de 24 heures ce jeudi 26 janvier.
Certains secteurs-clés, comme on l’a vu, comptent amplifier la grève au-delà du jour de mobilisation du 31 janvier. Mais la question du succès de cette journée de grève générale reste ouverte et sera déterminante pour la suite.
Les syndicats intensifient d’autant plus leur mouvement en cette fin de mois de janvier que les vacances scolaires débutent dès le 4 février dans certaines zones. Une période peu propice aux mouvements sociaux. Cependant, le dirigeant de la CGT Philippe Martinez (sur la photo) a fait savoir que de nouvelles perturbations auraient lieu pendant les vacances de février.
Quelle sera l’ampleur, la durée et l’efficacité du mouvement de grève contre la réforme des retraites ? Difficile à dire pour le moment. Mais entre un gouvernement qui mise beaucoup sur cette réforme-phare et des syndicats décidés à ne pas accepter le report à 64 ans, il est certain que le bras de fer ne fait que commencer.