Quels sont les risques pour la sécurité des bâtiments ?
L’actualité a été marquée par plusieurs effondrements d’immeubles en France ces dernières années. Chaque nouvel épisode est un choc et occasionne des dégâts matériels et humains importants. Mais quels sont les risques spécifiquement liés à la sécurité des bâtiments ? Et y a-t-il des solutions ? La réponse en images.
Plusieurs facteurs peuvent conduire à fragiliser un immeuble. À commencer par les différents risques climatiques (chaleur, sécheresse, humidité) qui altèrent progressivement la solidité des matériaux.
Un facteur plus surprenant mais réel peut être le poids excessif supporté par un étage d’un immeuble. Faites attention lorsque vous meublez votre appartement !
Il existe plusieurs signes avant-coureurs de danger qui conduisent parfois les municipalités à prendre des arrêtés de péril ou à faire surveiller l’évolution d’un bâtiment. Le danger peut notamment être repéré à travers l’apparition de fissures.
Une fois constatées, ces fissures sont évaluées à l’aide de jauges qui ne donnent pas d’idée précise du danger immédiat mais qui permettent de mettre le bâtiment sous surveillance. Celles qui traversent le mur de part en part et dont la taille atteint plus de 2 mm de large et de plus de 20 cm de long sont les plus inquiétantes. Comme l’a indiqué un expert (anonyme) à la revue ‘Sciences et Avenir’ : « la forme des fissures donne une idée de leur dangerosité. »
Une évolution rapide des fissures est un signe de danger imminent. On le voit par exemple quand les fenêtres se cassent, les portes ne se ferment plus ou que les escaliers se mettent à pencher.
Des signes aussi inquiétants conduisent généralement à une évacuation de l’immeuble. Face au risque parfois malheureusement avéré de décès en cas d’effondrement, c’est un principe de précaution qui s’applique.
Comme l’ajoute le même expert : « Nous sommes très vigilants face aux problèmes d'insalubrité, par exemple lorsqu'ils sont liés à une humidité excessive. Cela nous aide à juger l'état de solidité du bâtiment. »
Il existe plusieurs causes possibles d’infiltration d’eau : une fuite récurrente, la condensation en cas de ventilation insuffisante ou même des infiltrations de toiture. Le risque lié à l’humidité peut mettre du temps à être visible mais il est sans doute le plus dangereux à long terme, quel que soit le matériau de construction du bâtiment.
En cas de danger avéré d’effondrement, des travaux de consolidation sont ordonnés, par exemple la pose d’étais (des colonnes verticales de métal). Mais ces travaux sont parfois insuffisants pour écarter le danger, comme l’a montré le cas de l’immeuble de la rue d’Aubagne à Marseille.
Par ailleurs, certains travaux peuvent comporter eux-mêmes des risques. Par exemple, creuser les fondations pour construire un parking peut conduire à une déstabilisation des bâtiments voisins à cause de la décompression des sols.
C’est pour cette raison que les expertises ne tiennent pas uniquement compte des caractéristiques (matériau, structure, âge, état) du bâtiment à risque, mais aussi de l’environnement immédiat, comme les sols ou les structures voisines.
Les cas récents d’effondrements d’immeuble en France posent la question de l’état et de l’entretien du parc immobilier. À Paris, la majorité des immeubles datent de la période haussmanienne (fin du XIXe siècle), ce qui nécessite un entretien plus approfondi que pour des constructions neuves.
D’autres types de risques existent pour la sécurité des bâtiments. Le ministère de la Transition écologique les a classés officiellement en trois catégories : naturels, technologiques ou liés à la vie courante.
Les risques naturels sont indépendants de la structure et de l’état du bâtiment. Il s’agit d’événements comme les séismes, les mouvements de terrain, les inondations ou les avalanches. Se renseigner auprès de la mairie des risques en question est un premier pas vers la sécurité, pour s'assurer par exemple que sa maison n'est pas construite en zone inondable.
Les risques technologiques sont par exemple un accident industriel ou une rupture de barrage. Dans ce cas, il s'agit plutôt de risques étrangers à la maison, et la seule solution peut consister à déménager.
Le dernier grand type de risque concerne les dangers liés à la vie courante : il s’agit par exemple des incendies ou des problèmes liés à la sécurité des ascenseurs ou des piscines. Les solutions sont pourtant simples : faire vérifier les systèmes (électriques, notamment) régulièrement et contrôler qu'un bon usage soit fait des installations.
La sécheresse constitue un cas spécifique de danger pour la sécurité des bâtiments. Le volume des sols argileux peut être modifié en cas de sécheresse, ce qui entraîne parfois des fissures, des ruptures de canalisations enterrées ou une distorsion des portes et des fenêtres dans les maisons individuelles.
Un autre risque pour les bâtiments qui commence à faire parler de lui : la mérule, un champignon qui dévore tout ce qui est en bois et s’attaque aussi bien aux charpentes qu’aux parquets.
La mérule peut acheminer elle-même l’eau nécessaire pour « digérer » des bois plus secs, peut se mettre en sommeil pendant de longues périodes avant de reprendre son activité et elle se maintient même après l’élimination de la source d’humidité qui a permis son apparition. D’où son surnom de « cancer du bâtiment ».
Son développement peut être très rapide si les conditions propices sont réunies : la présence de bois (quel qu’en soit le type), un taux d’humidité élevé, une température située autour de 20° et une luminosité et une aération insuffisantes.
Pour éviter l’apparition de ce champignon qui peut ronger le bâtiment tout en étant toxique pour l’homme, certaines précautions doivent être prises : beaucoup aérer les pièces humides, éviter de stocker des boiseries et éliminer le plus vite possible les fuites ou les infiltrations d’eau.
Que faire si la mérule envahit votre maison ? L’essentiel, tout d’abord, est d’agir rapidement. Il est par ailleurs nécessaire d’utiliser un fongicide certifié et de faire appel à un professionnel car il est impossible d’évaluer par soi-même l’étendue de la zone à traiter.