Qui est Sir Keir Starmer, le futur Premier ministre du Royaume-Uni ?

Une victoire écrasante
Son mérite personnel
Une volte-face politique ?
Dix promesses mises au placard
Renoncement ou pragmatisme ?
Libre de ses actes
Un profil plus terne
Difficile à cerner
Le changement dans la stabilité
Issu d'un milieu ouvrier
Des moments difficiles
Une jeunesse frugale
Un avocat vedette des droits de l'homme
L'enfant prodige
Réticent au storytelling
Attaqué de toutes parts
Un homme sans convictions ?
Une victoire écrasante

Ancien procureur général, Sir Keir Starmer, est sur le point de devenir le prochain Premier ministre du Royaume-Uni après avoir remporté une victoire écrasante et inédite, qui éclipse celle de l'ancien Premier ministre travailliste, Tony Blair, en 1997. Pourtant, nombreux sont ceux qui le considèrent comme une énigme, car il manquerait à la fois de charisme et d'un programme précis.

Son mérite personnel

Selon le Daily Telegraph, l'ascension de Starmer, de ses origines modestes au 10 Downing Street, doit beaucoup à "l'auto-immolation" du Parti conservateur actuellement dirigé par Rishi Sunak. Mais une partie du mérite revient aussi à Starmer lui-même qui, en tant que leader du Labour, a transformé un retard de 20 points dans les sondages en une avance d'autant de points.

Une volte-face politique ?

Souvent accusé de faire des volte-face, l'homme âgé de 61 ans a poussé le Parti travailliste britannique vers le centre, abandonnant les positions plus radicales de son ancien leader, Jeremy Corbyn. Cela lui a valu des ennemis dans l'aile gauche du parti, qui estiment qu'il a trahi ses références socialistes.

Dix promesses mises au placard

Starmer est revenu sur chacune des dix promesses qu'il avait faites pour devenir le leader du parti en 2020, notamment la réforme des ventes d'armes, l'imposition des plus fortunés et la nationalisation des services publics. NBC News cite Laura Parker, une ancienne conseillère de Jeremy Corbyn : "Les dix promesses étaient un très bon programme, très complet, et elles représentaient une grande partie de ce qui me tient à cœur."

Renoncement ou pragmatisme ?

Cependant, au fur et à mesure que les objectifs du parti évoluaient et que ses engagements étaient abandonnés, Parker a déclaré éprouver "un sentiment croissant de frustration", selon NBC News. Les partisans plus modérés de Starmer ont au contraire vu ces évolutions comme une marque de pragmatisme.

Libre de ses actes

Le biographe de Sir Keir, Tom Baldwin, estime que sa volonté d'abandonner ses engagements et son refus de se laisser définir par eux lui ont permis d'agir "assez rapidement et sans pitié".

Un profil plus terne

Ses détracteurs le considèrent comme "consciencieux, gestionnaire et un peu ennuyeux", selon l'Associated Press. Il est l'antithèse des politiciens impétueux comme Boris Johnson, dont la victoire écrasante de 2019 avait été suivie d'une démission forcée en 2022.

Difficile à cerner

Baldwin décrit Starmer comme "particulièrement difficile à cerner", tandis que le Daily Telegraph le cite décrivant ainsi sa politique : "Si je vois quelque chose de mal ou si je remarque une injustice, je veux la réparer", ce qui, selon ce journal, aurait pu être dit par n'importe quel homme politique de n'importe quel bord et n'importe quand.

Le changement dans la stabilité

"Un vote pour le parti travailliste est un vote pour la stabilité - économique et politique", a déclaré Sir Keir lorsque Rishi Sunak a convoqué les élections générales le 22 mai dernier. Se présentant comme un antidote à la volatilité des conservateurs, Starmer affirme qu'il apportera le changement, mais un changement plus rassurant qu'inquiétant.

Issu d'un milieu ouvrier

Marié et père de deux enfants, Sir Keir est issu de la classe ouvrière. Élevé dans la ville conservatrice d'Oxted, au sud de Londres, il est le fils d'un fabricant d'outils qui aurait été un homme bourru et maussade, et d'une mère infirmière.

Des moments difficiles

"Il y a eu des moments difficiles", a-t-il déclaré lors du discours de lancement de sa campagne, selon Associated Press. "Je sais ce qu'est une inflation incontrôlée, comment l'augmentation du coût de la vie peut vous faire craindre le passage du facteur : 'Va-t-il nous apporter une nouvelle facture que nous ne pourrons pas régler ?'"

Une jeunesse frugale

En juin dernier, Starmer a aussi déclaré ceci, cité par NBC News : "Nous n'avions pas grand-chose quand nous étions jeunes. Je sais ce que c'est que d'être gêné de ramener ses copains à la maison parce que la moquette est usée et les fenêtres fissurées."

Un avocat vedette des droits de l'homme

Parmi ses frères et sœurs, Starmer est le seul à être allé à l'université. Il a étudié le droit à Leeds, puis à Oxford, pour devenir ensuite celui que NBC News décrit comme "un avocat vedette des droits de l'homme", travaillant sur des affaires qui l'ont opposé à de grandes sociétés comme Shell ou McDonalds, avant de devenir procureur en chef.

L'enfant prodige

Les deux sœurs et le frère de Sir Keir le surnommaient "superboy" ("l'enfant prodige" en français), parce qu'il excellait dans tout ce qu'il entreprenait, que ce soit à l'école, au football ou à la flûte. Starmer est d'ailleurs resté un grand fan de football.

Réticent au storytelling

Autant d'histoires que Starmer, en bon technocrate, préférait garder secrètes, mais que ses conseillers l'ont persuadé de raconter afin de le rendre plus sympathique. On dit même qu'il aurait inspiré le personnage de Mark Darcy, joué par Colin Firth, dans le film "Bridget Jones" de 2001.

Attaqué de toutes parts

Sir Keir n'est entré dans l'arène politique qu'à l'âge de 51 ans, bien que, pendant ses études de droit à Oxford, il ait écrit pour un journal de gauche radicale appelé Socialist Alternatives, ce qui lui a valu les foudres de la gauche et de la droite.

Un homme sans convictions ?

Selon le fondateur de Socialist Alternatives, Benji Schoendorff, qui s'est exprimé sur Starmer dans une vidéo sur YouTube, "ce type est un costume vide. Je le dis d'un point de vue politique, parce que, personnellement, je l'aime beaucoup." Place à l'action au 10 Downing Street !

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