L'ancien commandant du Groupe Wagner, qui a fui en Norvège, craint d'être expulsé
Andrey Medvedev, ancien commandant du groupe mercenaire russe Wagner, qui a récemment fui en Norvège, a été appréhendé par la police et craint d'être expulsé vers la Russie, a-t-il déclaré au Guardian.
Medvedev (photo), a franchi la frontière norvégienne le 13 janvier et a demandé l'asile.
Photo : Newsrattler, YouTube
Avant de s'enfuir, Medvedev a déclaré qu'en Ukraine, il avait assisté à l'exécution sommaire de combattants Wagner accusés par leurs propres commandants d'avoir désobéi aux ordres.
Selon The Guardian, Medvedev a déclaré qu'il était prêt à dire tout ce qu'il savait sur le groupe Wagner, ses activités et son fondateur, Evgueny Prigozhin.
Opérant dans l'ombre, en dehors de toute autorité et sans contrôle, semant (selon certains témoignages) la terreur, le groupe Wagner est pourtant très apprécié dans les pays slaves. À Belgrade, en Serbie, une grande fresque représentant cette force paramilitaire privée lui rend hommage. Quel type d'information sur le groupe serait-il intéressant de connaître ?
Le groupe Wagner, ou simplement Wagner, est un groupe paramilitaire russe connu comme l'"armée privée" de Poutine. Des responsables américains ont récemment déclaré qu'il serait désigné comme une importante "organisation criminelle transnationale".
C’est en 2014, lors de l'annexion de la Crimée par la Russie, qu’est créé le groupe Wagner.
Wagner n'existe pas officiellement. Et bien qu'il ne soit pas motivé par une idéologie, divers éléments de Wagner ont été liés aux néonazis et aux extrémistes d'extrême droite.
Les armoiries du groupe Wagner, comme celles de plusieurs bataillons ukrainiens, rappellent celles des SS (comme on peut le voir sur la photo). D'après l'Union européenne, le chef de ce bataillon portant le nom du musicien préféré d'Hitler serait Dmitry Utkin, un ancien agent d'espionnage russe et vétéran des guerres de Tchétchénie aux tendances philonazies.
L'un des plus grands mystères entourant le groupe était de savoir qui était son fondateur. Cependant, l'oligarque russe Evgueny Prigozhin a admis, pour la toute première fois en septembre 2022, que c'est lui qui avait fondé la société militaire privée Wagner Group en 2014.
Prigozhin, surnommé "le chef de Poutine" en raison de ses activités de cuisine et de restauration, a nié à plusieurs reprises avoir des liens avec Wagner et est allé jusqu'à poursuivre en justice un journaliste d'investigation britannique qui l'avait relié au réseau.
"J'ai nettoyé moi-même les anciennes armes et trié les gilets pare-balles. À partir de ce moment, le 1er mai 2014, un groupe de patriotes est né, qui s'est ensuite appelé le bataillon Wagner", a déclaré Prigozhin dans un communiqué.
Le haut représentant pour la politique étrangère de l'Union européenne, l'Espagnol Josep Borrell, a déclaré en 2021 que Wagner "constitue une menace et provoque l'instabilité dans diverses parties de la planète."
Bien qu'ils ne déclarent jamais ouvertement leur présence, ce qui leur confère une sorte “d'invisibilité", la presse et les ONG ont pu détecter le réseau du groupe Wagner lors de la guerre en Syrie, dans le Donbass, en Libye, et même en République centrafricaine. Aujourd'hui, ils opèrent en Ukraine.
Une vidéo diffusée par le New York Times et d'autres médias, a révélé que le groupe Wagner recrutait des prisonniers pour combattre en Ukraine.
Dans cette vidéo qui a circulé en septembre (et dont cette image est extraite), on peut voir un homme haranguant un groupe de détenus dans une cour de prison en russe. Il leur promet la liberté s’ils acceptent d'aller se battre pour la Russie en Ukraine.
Selon le New York Times, l'homme sur les images semble être le fondateur et dirigeant de Wagner, Evgueny Prigozhin, désormais connu.
Des informations antérieures à la diffusion de la vidéo indiquaient déjà que cette pratique de recrutement dans les prisons russes était habituelle pour les hommes de Wagner.
Des rapports antérieurs à la publication de la vidéo en septembre indiquaient déjà que cette pratique de recrutement dans les prisons russes était courante pour les hommes de Wagner. Et comme dans le film américain "Les Douze Salo.ards", de Robert Aldrich, sorti en 1967, on propose aux détenus de choisir entre "mourir derrière les barreaux" ou "se battre avec honneur pour la Russie".
Il s'agit d'un portrait pris à Paris par le photographe français Stéphane de Sakutin. L'homme qui pose pour la caméra est Marat Gabidullin, un homme qui a combattu avec le groupe Wagner jusqu'à atteindre le grade de commandant. Il a par la suite décidé de renoncer à cette vie, et a écrit un livre sur ses expériences.
"Qui est le soldat de Wagner ? C'est un homme qui n'a pas de comptes à rendre. Il n'a pas d'existence légale, pas de statut clair. Il agit en toute impunité. Il ne répondra jamais de ses actes, de ses crimes devant une cour de justice. Tout dépend donc de sa personnalité." C'est la réponse lapidaire qu'a fait Marat Gabidullin à Radio France International lorsque la question des éventuels crimes de guerre commis par le réseau Wagner a été posée au cours de l'interview.
Marat Gabidullin affirme également que le groupe Wagner collabore avec l'armée russe. "Sans doute, et c'est normal".
3 700 euros par mois lorsqu'il était sur le terrain. Selon l'ancien mercenaire, son salaire, au moins, en valait la peine.
Le bataillon Wagner est entouré de mystère, et personne ne sait qui d'autre finance le groupe. Et cela donne évidemment lieu à des histoires difficiles à vérifier, comme sa présence au Venezuela pour protéger Nicolás Maduro en 2019, année critique durant laquelle les protestations contre le régime chaviste se sont intensifiées. Mythe ou réalité ?
Selon Euronews, quelque 800 soldats Wagner ont soutenu le maréchal Khalifa Hafter en 2019. Il s'agit d'un militaire libyen, faisant partie des nombreuses factions se disputant le pouvoir sur place.
Ce sont des mercenaires : ils se battent pour le plus offrant. En effet, Wagner allie l'ultranationalisme russe et les affaires. Certaines interventions à l'international (comme au Soudan) ne seraient motivées que par l'appât du gain.
L'Union européenne "a émis des sanctions contre le Groupe Wagner et ses dirigeants, dont Utkin et Prigozhin, pour des "violations des droits de l'homme" en Syrie, en Libye, en République centrafricaine, au Soudan, au Mozambique, ainsi que pour leur action armée contre "l'intégrité territoriale, la souveraineté et l'indépendance de l'Ukraine" en 2021, selon Wikipédia.
Wagner, en tant que milice privée, constitue une armée fantôme en dehors des règles de la guerre, sans limites, prête à soutenir la Russie par tous les moyens possibles.