Réforme des retraites : quelles sont les positions des différents partis politiques ?

Une réforme explosive
Les Français majoritairement opposés
Une forte mobilisation contre le projet
La Première ministre inflexible
La majorité présidentielle derrière le projet
Tout comme Édouard Philippe
Mais quelques frondeurs
Barbara Pompili opposée au projet
Des députés Horizons également hostiles
Les Républicains courtisés par la majorité
Des positions divergentes
Un autre groupe parlementaire hostile
Le RN contre la réforme
Les groupes de gauche aussi
La France insoumise en pointe
Un examen rapide au Parlement
Une réforme explosive

Une bataille politique autour de la réforme des retraites fait rage actuellement en France. Le gouvernement dirigé par Élisabeth Borne souhaite reporter de 62 à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite et augmenter le nombre de trimestres de cotisation, un changement qui s’accompagnerait de mesures favorables aux petites retraites et aux carrières longues ou pénibles. Mais le projet est loin de faire l’unanimité.

Les Français majoritairement opposés

Selon un sondage Elabe/BFMTV, 72% des Français sont opposés au projet de réforme tel qu’il est présenté actuellement par l’exécutif. Le soutien de la population est donc très faible et correspond à l’électorat d’Emmanuel Macron au premier tour de l’élection présidentielle.

Une forte mobilisation contre le projet

Les syndicats de salariés sont très hostiles à la réforme malgré les négociations auxquelles ils ont participé avec le gouvernement. Les principales centrales ont lancé un vaste mouvement de grève qui se poursuit en ce mois de février. Des manifestations ont également eu lieu dans tout le pays.

La Première ministre inflexible

Mais si elle est prête à discuter de certains points, Élisabeth Borne s’est montrée inflexible sur l’âge de 64 ans qui cristallise l’opposition à la réforme. « Ce n’est plus négociable », a-t-elle déclaré sur ‘France Info’ à la fin du mois de janvier.

La majorité présidentielle derrière le projet

Le gouvernement peut en tout cas compter sur le soutien de sa majorité parlementaire, qui s’apprête à voter en faveur du texte dans le cadre d’une procédure accélérée. Mais la coalition au pouvoir ne dispose que d’une majorité relative à l’Assemblée nationale (249 sièges sur 577) et doit trouver des soutiens dans d’autres groupes pour faire voter son projet de loi controversé.

Tout comme Édouard Philippe

L’ancien Premier ministre d’Emmanuel Macron, Édouard Philippe, auquel certains prêtent des ambitions pour la présidentielle de 2027, s’est lui aussi déclaré favorable à la réforme. Lors d’un entretien sur ‘BFMTV’, il a déclaré soutenir le projet « sans ambiguïté, sans bémol, sans je ne sais quelle petite circonvolution ».

Mais quelques frondeurs

Un soutien d’autant mieux accueilli par les macronistes que l’inquiétude gagne la majorité sur la discipline de ses propres parlementaires. Certains députés de la majorité, comme l’ancien socialiste Patrick Vignal (sur la photo), ont déclaré qu’ils ne voteraient pas la réforme en l’état.

Barbara Pompili opposée au projet

C’est aussi le cas d’une figure importante du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, l’ancienne ministre de la Transition écologique Barbara Pompili. « On ne peut pas faire une réforme contre la population », a estimé l’ancienne écologiste, citée par ‘Marianne’, qui considère le projet comme injuste sur les questions de la pénibilité et des carrières longues.

Des députés Horizons également hostiles

Parmi la formation d’Édouard Philippe, Horizons, affiliée à la majorité présidentielle, 4 députés ont déclaré vouloir voter contre la réforme. Par exemple, le député de la Mayenne Yannick Favennec (sur la photo) a critiqué la prise en compte insuffisante du nombre de trimestre cotisés.

Les Républicains courtisés par la majorité

Dans ce contexte, le gouvernement courtise le parti Les Républicains, seul groupe d’opposition susceptible d’être favorable à la réforme. Le président du parti, Éric Ciotti, et le chef de son groupe à l’Assemblée nationale, Olivier Marleix, ont déclaré qu’ils voteraient à certaines conditions une loi dont ils considèrent qu’elle a été inspirée par leur propre formation politique.

Des positions divergentes

Mais les 62 députés que comptent Les Républicains ne devraient pas tous voter pour la réforme. Hostile au projet, Aurélien Pradié mène une fronde dans son parti et devrait être suivi par 10 à 20 députés de son groupe.

Un autre groupe parlementaire hostile

L’exécutif ne pourra pas non plus disposer du soutien du groupe Liberté, Indépendants, Outre-mer et Territoires (LIOT) qui compte une vingtaine de parlementaires issus de différents horizons. Sa marge de manœuvre est donc très réduite, d’autant qu’il ne devrait trouver de soutien dans aucun autre groupe à l’Assemblée.

Le RN contre la réforme

Sans surprise, le Rassemblement national, qui compte 88 députés et revendique être le principal parti d’opposition, votera contre la réforme. Sa candidate à l’élection présidentielle Marine Le Pen, citée par ‘Marianne’, a rappelé la position de son parti : « il n'est pas du tout impossible que sa réforme des retraites ne soit pas votée. En tout cas nous, on fera tout pour qu'elle ne le soit pas. »

Les groupes de gauche aussi

L’alliance parlementaire Nupes, qui rassemble les 148 députés des différentes formations de gauche, votera elle aussi contre le projet. Une opposition d’autant plus attendue que certains des partis qui la composent, comme le Parti communiste français ou la France insoumise, sont proches des syndicats.

La France insoumise en pointe

La France insoumise mène justement la guérilla parlementaire contre le projet de réforme. Ce parti a déposé plus de 3 000 amendements, proposant notamment le retour à la retraite à 60 ans et une pension minimale de 1 600 euros par mois pour les carrières complètes.

Un examen rapide au Parlement

Cependant, le gouvernement a choisi une procédure accélérée pour faire adopter le plus vite possible son projet de loi par le Parlement, espérant une entrée en vigueur de la réforme avant la fin de l’année 2023. Disposera-t-il du soutien de suffisamment de parlementaires ? Les prochaines semaines nous le diront.

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