Répression politique et campagnes nationalistes en ligne : vers une deuxième révolution culturelle en Chine ?

La Chine entre doute et crises
Les échecs de Xi Jinping
Une campagne nationaliste
Un épisode violent sous Mao
Des millions de morts
Des réseaux sociaux en ébullition
Des célébrités ciblées
Un prix Nobel de littérature mis en cause
Un livre ancien
Des institutions également visées
La famille Zhong
Un fils sino-américain
Des insinuations malveillantes
Une marque de boissons attaquée
Un impact dans le monde réel
Des produits boycottés
Une chute des ventes
Détourner l’attention du public
Une spirale dangereuse
Les craintes des entreprises étrangères
Une forte pression politique
La Chine entre doute et crises

Entre un ralentissement économique, la gestion calamiteuse de la pandémie de Covid-19 et un isolement croissant sur la scène internationale, la Chine n’a jamais été aussi en proie au doute et aux crises ces dernières décennies.

Les échecs de Xi Jinping

La répression organisée par Xi Jinping a conduit à replier le pays sur lui-même et à saper la confiance des investisseurs internationaux. Conjuguée au surendettement du pays et à l’explosion de la bulle immobilière, cette évolution a entraîné une crise économique inédite.

Une campagne nationaliste

C’est dans ce contexte qu’ont lieu en ce moment des campagnes nationalistes virulentes, notamment en ligne. Une diversion du pouvoir pour détourner l’attention des problèmes urgents du pays ?

Un épisode violent sous Mao

Quoi qu’il en soit, le climat politique actuel n’est pas sans rappeler la Révolution culturelle, selon certains observateurs. Cet épisode particulièrement violent de l’histoire chinoise avait eu lieu à la fin du règne de Mao Zedong.

Des millions de morts

Menacé au sein du Parti communiste chinois (PCC), Mao avait fait exécuter ses rivaux par les Gardes Rouges. Une décennie de répression féroce avait suivi (1966-1976), coûtant la vie à plusieurs centaines de milliers, voire plusieurs millions de personnes, selon les sources.

Des réseaux sociaux en ébullition

La Chine de 2024 n’en est pas là, mais les réseaux sociaux sont actuellement en ébullition dans l’Empire du Milieu, où les comptes nationalistes affidés au PCC s’en prennent à de nombreuses personnalités.

@ Liam Read / Unsplash

Des célébrités ciblées

Les campagnes de dénigrement ont ciblé plusieurs célébrités chinoises. Ainsi, l’ancien gymnaste Li Ning, sextuple médaillé à Los Angeles en 1984, a été critiqué à cause du style supposément trop japonais de la ligne de vêtements qu’il a créée.

Un prix Nobel de littérature mis en cause

Par ailleurs, Mo Yan, lauréat du prix Nobel de littérature en 2012, a été accusé de « heurter les sentiments patriotiques chinois » : une expression courante de la propagande de Pékin, comme l’indique le média spécialisé ‘Asialyst’.

Un livre ancien

En cause : un livre de 1987, « Le sorgho rouge », dans lequel l’auteur décrivait certains écarts de comportement de l’Armée nationale révolutionnaire pendant la guerre entre la Chine et le Japon (1937-1945).

Des institutions également visées

Des institutions ont également été visées, comme l’université Qinghua de Pékin, accusée de trahison sous prétexte qu’elle n’est pas dans le collimateur des sanctions américaines.

La famille Zhong

Mais le cas le plus marquant des dernières semaines est celui de la famille Zhong. À bientôt 70 ans, Zhong Shanshan est devenu l’homme le plus riche de Chine, avec une fortune estimée à 60 milliards de dollars.

Un fils sino-américain

D’une part, son fils Zhong Shuzi, détenteur d’un passeport américain, est accusé de « ne pas être assez chinois » par certains internautes cités par ‘Asialyst’.

Des insinuations malveillantes

« Zhong Shuzi héritera de l’énorme fortune de son père. Mais le futur homme le plus riche de Chine est un Américain. C’est incroyable. », ont ainsi écrit certains comptes, comme l’indique Jean-Paul Yacine, du site internet spécialisé Question Chine.

Une marque de boissons attaquée

D’autre part, la marque de boissons Nongfu, créée par Zhong Shanshan, a été prise dans la tourmente. En effet, la décoration des bouteilles de thé produites par cette entreprise rappellerait les bannières traditionnelles japonaises Koinobori.

Un impact dans le monde réel

« Comme souvent, l’effervescence grégaire et contagieuse aidant, le délire dénonciateur, aux allures de lynchage, ne s’est pas limité aux réseaux sociaux. », commente Jean-Paul Yacine.

Des produits boycottés

« Le 10 mars dernier, un reportage d’une télévision locale montrait deux magasins 7-Eleven [de conception japonaise] de Changzhou, dans le Jiangsu, qui retiraient de leurs rayons tous les produits Nongfu », ajoute le spécialiste.

Une chute des ventes

‘France Info’ souligne que les ventes de cette marque ont plongé au mois de mars, chutant jusqu’à 40 % dans certaines régions. Une perte considérable pour une entreprise qui affiche un bénéfice équivalent à plusieurs milliards d’euros par an.

Détourner l’attention du public

Comme l’indique ‘Asialyst’, le pouvoir utilise régulièrement le « classique levier nationaliste de la haine du Japon » afin de « détourner l’attention de la population lorsque les problèmes intérieurs s’accélèrent comme c’est le cas en ce moment ».

Une spirale dangereuse

« La vindicte finira par cibler ceux qui ne disent rien, puis même ceux qui ne chantent pas assez fort les louanges de l’appareil », estime Ji Feng, un ancien manifestant de Tiananmen, cité par le même média.

Les craintes des entreprises étrangères

Le climat actuel en Chine est en tout cas un motif d’inquiétude pour les entreprises étrangères, comme le confirme un rapport de la Chambre de commerce de l’Union européenne à Pékin.

Une forte pression politique

Cité par ‘France Info’, ce document indique que « 55 % des patrons européens se disent sous pression en raison d’un climat des affaires davantage politisé que l’an dernier ». Et rien ne montre que la situation est en train de s’arranger !

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