Élections en Argentine : Sergio Massa peut-il sauver le péronisme et vaincre le libertaire Javier Milei ?
Sergio Massa, président. Nombreux sont ceux qui pensent qu'il a peu de chances de devenir le prochain chef d'État de l'Argentine.
C’est l'un des principaux responsables de la crise économique dont souffre actuellement l'Argentine. C'est du moins comme ça que beaucoup d'Argentins voient le politicien péroniste, qui a été ministre de l’Économie sous le gouvernement d'Alberto Fernández.
L'Argentine est actuellement confrontée à l'un des pires taux d'inflation qui soient, selon la chaîne de télévision britannique "BBC" : 138 % !
Le 22 octobre, avec 36 % des voix, Sergio Massa est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle, à la grande surprise des experts.
Le principal adversaire de Sergio Massa, Javier Milei, prévoyait une avalanche de votes pour sa personne, mais s'est vu déçu par son score : 30% des voix, un score pourtant honorable pour un premier tour.
La BBC suppose que c'est la machine politique péroniste et une réaction négative au radicalisme populiste de Milei qui ont incité les électeurs à opter pour un candidat plus sûr et plus traditionnel.
Contacter son chien décédé par l'intermédiaire d'un médium : c'est l'une des excentricités du candidat, connu pour ses fantaisies. Sur le plan politique, il prône une intervention minimale de l'État dans les affaires économiques des citoyens.
D'anciens dirigeants internationaux tels que l'Espagnol José Luis Rodríguez Zapatero et la Chilienne Michelle Bachelet ont apporté leur soutien à Sergio Massa, selon le quotidien espagnol "El País".
Les soutiens étrangers au candidat péroniste s'étendent également aux dirigeants actuels tels que le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, le Brésilien Lula da Silva (sur la photo) et le Mexicain Andrés Manuel López.
À l'inverse, l'écrivain Mario Vargas Llosa, lauréat du prix Nobel de littérature, soutient quant à lui Javier Milei, tout comme l'ancien président d'Argentine Mauricio Macri et premier ministre d'Espagne Mariano Rajoy (sur la photo).
C'est en raison de ses changements d'opinion tout au long de sa carrière politique que Sergio Massa a été surnommé "panqueque". En Argentine, ce terme désigne une personne qui change très facilement d'avis. Le radiodiffuseur britannique "BBC" souligne le pragmatisme de ce péroniste centriste originaire de Rio de la Plata.
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Dès son plus jeune âge, il s'est intéressé à la politique et a fini par rejoindre le parti libéral Unión del Centro Democrático. C’est le 28 avril 1972 qu’est né Sergio Massa, à Buenos Aires.
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En 1994, il met en pause ses études de droit, et ne les a terminées que pendant la campagne des élections législatives de 2013. Selon la chaîne d’information américaine en Argentine "CNN Argentina", il étudiait à l'université de Belgrano.
Entre 1989 et 1999, le parti péroniste traditionnel alors au pouvoir, le Parti Justicialiste, se rapproche de l'Union du Centre Démocratique pendant la présidence de Carlos Menem, qui a adopté un cap libéral.
Avant de fonder le Frente Renovador en 2013, Sergio Massa avait quitté son premier parti pour rejoindre le Parti Justicialiste en 1994.
En 1999, il entame une longue carrière politique qui l'amène à être administrateur de la sécurité sociale et maire de la ville de Tigre, après avoir été élu député provincial pour le parti justicialiste, selon "CNN".
Sous la présidence de Cristina Fernández de Kirchner, entre 2008 et 2009, Sergio Massa a été chef du cabinet ministériel.
Entre 2019 et 2022, Sergio Massa a été président de la Chambre des députés, avant de prendre en charge le ministère de l'économie.
En 2015, il arrive en troisième position de l'élection présidentielle, derrière Mauricio Macri et Daniel Scioli, le candidat porte-étendard du kirchnérisme. Sergio Massa n'en est pas à son coup d'essai des présidentielles argentines.
Si Macri a remporté facilement la présidence argentine en 2015, c'est, selon de nombreux analystes, en raison de la division des voix de Sergio Massa et le fait qu'il n'ait pas soutenu Scioli au second tour.
La coalition "Union pour la patrie" à laquelle il fait partie a besoin du Frente Renovador et du Partido Justicialista, et Sergio Massa a donc dû arrondir les angles avec son ancien parti.
Mais cela suffira-t-il à sauvegarder la vision du péronisme au sein de la Casa Rosada, le siège du pouvoir exécutif argentin, située au centre de Buenos Aires ? La question reste entière.
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