Triples élections en Belgique pour 2024 : calendrier, enjeux et pronostics
Le 9 juin prochain, les électeurs belges seront appelés aux urnes pour un triple scrutin : régional, national et européen. Découvrez l’essentiel à savoir sur ce grand rendez-vous politique !
Le paysage est d’autant plus complexe qu’au-delà des clivages partisans, des formations politiques différentes se présentent côté flamand et wallon.
@ Patrick Robert Doyle / Unsplash
Pour les élections européennes, ‘Le Vif’ rappelle que les listes sont constituées à l’échelle de trois collèges électoraux : francophone, néerlandophone et germanophone. Les électeurs de l’agglomération bruxelloise voteront pour les listes francophones.
Concernant les élections fédérales, lors desquelles sont élus les députés nationaux, les circonscriptions électorales correspondent à la région de Bruxelles-Capitale ou à l’une des dix régions wallonnes ou flamandes.
@ Daniels Joffe / Unsplash
Enfin, les électeurs des communes bruxelloises et des circonscriptions flamandes et wallonnes enverront le même jour des députés dans leurs parlements régionaux respectifs.
Les citoyens en âge de voter s’exprimeront dans leur bureau de vote, soit par voie électronique (à Bruxelles, dans certaines communes de Flandre et en Communauté germanophone), soit avec un bulletin en papier (dans les autres communes de Flandre et dans les communes francophones de Wallonie), comme le rappelle ‘Le Vif’.
Les citoyens belges résidant en Belgique ou à l’étranger prennent part aux élections. Les ressortissants de l’Union européenne installés en Belgique peuvent voter aux élections européennes sous réserve d’une inscription préalable.
@ Glen Carrie / Unsplash
Contrairement à la majorité des pays, le vote est obligatoire en Belgique : toute personne convoquée est donc tenue légalement de se présenter à son bureau de vote. Mais le vote blanc ou nul est possible.
@ Arnaud Jaegers / Unsplash
Au niveau fédéral, 150 sièges de députés issus de 11 circonscriptions électorales sont à pourvoir pour cinq ans. Le scrutin est proportionnel, et le seuil pour pouvoir siéger au Parlement est fixé à 5%.
Sur les 150 sièges, 87 sont attribués à la Flandre, 47 à la Wallonie et les 16 restants à la région de Bruxelles-Capitale.
Depuis 2020, après un an de tractations à l’issue des élections de 2019, la Belgique est gouvernée par une coalition de sept partis, sous la direction du Flamand Alexander De Croo, membre du parti libéral Open VLD.
L’exécutif actuel est composé d’une coalition large, qui comprend l’Open VLD, les partis socialistes francophone et néerlandophone, le Mouvement réformateur (centre-droit), les partis écologistes flamand et wallon (Groen et Ecolo) et les chrétiens-démocrates du CD&V.
Ce large rassemblement a fait barrage aux nationalistes flamands du N-VA, dirigés par le bourgmestre d’Anvers, Bart de Wever. Ce parti était arrivé en tête en 2019, récoltant 25 sièges au Parlement fédéral.
Quelle est la tendance pour cette année ? Un sondage de l’hebdomadaire ‘Knack’, publié en février 2024 et cité par ‘La Libre’, prédit un résultat de seulement 8%, soit une perte de 5 points, à l’Open VLD.
@ Luiza Giannelli / Unsplash
Le parti du Premier ministre perdrait la moitié de ses sièges au niveau fédéral et deviendrait le plus petit parti flamand représenté en Flandre.
Dans le sud du pays, le Parti socialiste reste la première formation avec 24,3 % des intentions de vote, selon le même sondage. Il devance ainsi le MR (19,9%) et les autres forces de gauche.
Dans la capitale, c’est le Parti des travailleurs belges (PTB), héritier de la tradition communiste, qui parviendrait en tête, avec 18,9 % des intentions de vote, selon un sondage réalisé pour ‘Le Soir’ et ‘RTL-TVi’.
@ François Genon / Unsplash
En Flandre, le N-VA serait devancé cette fois par l’extrême-droite séparatiste du Vlaams Belang, qui était déjà la deuxième force politique du pays en 2019. Selon un sondage réalisé par ‘Le Vif’, ce parti obtiendrait 25,5% des voix, contre 20,6 % pour le N-VA.
À noter que de nombreux électeurs restent indécis à ce stade : selon la même enquête, 10 % d’entre eux ont déclaré ne pas encore savoir pour qui ils vont voter le 9 juin.
@ Element5 Digital / Unsplash
Les sondés ont aussi été interrogés sur la personnalité qu’ils souhaiteraient voir diriger le gouvernement. Bart de Wever arrive en tête (11,3 %), suivi par Alexander De Croo (7,8 %), au coude-à-coude avec le président du Vlaams Belang, Tom Van Grieken (7,6 %).
Ces trois hommes distancent largement Raoul Hedebouw, le chef de file du PTB (2,8 %) et l’ancien président des socialistes, Conner Rousseau (2,6 %). Selon ‘Le Vif’, ce dernier a dû quitter la présidence du parti « après des commentaires racistes lors d’une soirée trop arrosée ».
Cependant, les électeurs belges sont encore plus indécis pour désigner un chef de gouvernement qu’un parti. 34 % des sondés ont répondu « aucun » à la question du dirigeant politique préféré.
Quels seront les enjeux politiques du scrutin ? Les débats actuels portent largement sur les questions liées au pouvoir d’achat de la population en Belgique.
La politique énergétique est un autre facteur de conflit entre les partis. Après avoir planifié une sortie progressive du nucléaire, le pays a fait marche arrière dans un contexte de crise de l’approvisionnement liée à la guerre en Ukraine.
@ Frédéric Paulussen / Unsplash
Par ailleurs, ce pays multilingue reste très divisé entre la Flandre et la Wallonie, sans oublier le statut particulier de la capitale Bruxelles, ce qui a déjà amené à poser la question de l’unité de la Belgique.
Pour qui les citoyens belges vont-ils se décider et quelle coalition sortira du nouveau Parlement ? Rendez-vous le 9 juin et les mois suivants pour le savoir !
@ chris robert / Unsplash