Un navire chinois fait l'objet d'une enquête dans le cadre du sabotage du câble de la Baltique
Un cargo battant pavillon chinois, le Yi Peng 3, a été intercepté par les autorités danoises dans le cadre d'une enquête sur ce que l'Europe considère comme un cas de sabotage.
Le Yi Peng 3 se trouvait dans la zone où deux câbles internet sous-marins ont été soudainement coupés en mer Baltique, selon les données fournies par le service de suivi maritime Vessel Finder.
Selon les données de Vessel Finder, le navire, appartenant à la société chinoise Ningbo Yipeng Shipping Co. Ltd, en partance d'un port éloigné du nord-ouest de la Russie, devait arriver à Port Saïd, en Égypte, le 3 décembre.
En outre, le capitaine du navire chinois est un citoyen russe, selon le média Visegrád 24.
Les ministres des Affaires étrangères de Finlande et d'Allemagne ont déclaré dans un communiqué commun qu'ils soupçonnaient un sabotage et que la sécurité européenne était « menacée par la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine, mais aussi par la guerre hybride menée par des acteurs malveillants ».
Peu après la rupture des câbles, l'Europe n'a pas hésité à pointer du doigt la Russie, l'accusant de multiplier les attaques hybrides contre les alliés de l'Ukraine.
Quelques semaines avant que les câbles reliant la Lituanie à la Suède et la Finlande à l'Allemagne ne soient interrompus, les États-Unis avaient prévenu que Moscou était susceptible de s'en prendre à des infrastructures sous-marines essentielles, selon un rapport de CNN.
En outre, une enquête menée par les radiodiffuseurs publics de Suède, du Danemark, de Norvège et de Finlande en 2023 a révélé que la Russie avait déployé une flotte de navires espions présumés dans les eaux nordiques dans le cadre d'un programme de sabotage potentiel des câbles sous-marins et des parcs éoliens de la région.
Alors que les pays baltes cherchent à savoir si la coupure des câbles de télécommunication à fibres optiques est un acte de sabotage par l'un des ennemis de l'Occident ou un simple accident, la plupart des responsables européens semblent assez sûrs qu'il s'agit bien d'un sabotage.
« Personne ne croit que ces câbles ont été sectionnés accidentellement », a déclaré Boris Pistorius, ministre allemand de la Défense, aux journalistes avant une réunion à Bruxelles, selon CNN. « Nous devons également supposer, sans savoir encore par qui, qu'il s'agit d'un sabotage », a ajouté B. Pistorius.
Les ministres des Affaires étrangères de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, de la Pologne et de la Grande-Bretagne ont déclaré dans un communiqué que « l'escalade des activités hybrides de Moscou contre les pays de l'OTAN et de l'UE » était « sans précédent par sa variété et son ampleur, créant des risques importants pour la sécurité », a rapporté Reuters.
Le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a déclaré à l'issue de la réunion de plusieurs ministres européens des Affaires étrangères dans la capitale polonaise : « Si la Russie ne cesse pas de commettre des actes de sabotage en Europe, Varsovie fermera le reste de ses consulats en Pologne », a rapporté Reuters.
Certains experts estiment que la Russie tente de provoquer des perturbations sans franchir le seuil qui déclencherait une réaction énergique de l'OTAN.
Rod Thornton, maître de conférences en études de défense au King's College de Londres, a déclaré à CNN que Moscou utilisait le sabotage comme alternative à une guerre totale avec l'OTAN, qui serait désastreuse pour la Russie.
« Cela pourrait être considéré comme une intensification de la guerre et de ses effets en Ukraine par la Russie avant l'arrivée au pouvoir de Trump, afin d'accroître la volonté des puissances occidentales de mettre fin à la guerre », a ajouté l'expert.
S'adressant aux journalistes mercredi à Moscou, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a nié toute implication de la Russie dans l'endommagement des câbles et a suggéré que l'Ukraine pourrait être à l'origine du sabotage des câbles, a rapporté CBS.