Ben Laden, Al-Zawahiri et d'autres chefs djihadistes traqués et tués par les États-Unis
Peu de dates dans l'histoire moderne ont été aussi marquantes que le 11 septembre 2001, jour où l'Amérique a été ébranlée et frappée en son cœur. Le 11 septembre a changé la vie de nombreuses personnes et constitue une blessure qui reste encore aujourd'hui.
Après les attentats, la politique de George W. Bush s'oriente résolument vers ce que l'on appellera plus tard la "guerre contre le terrorisme". Face à l'horreur de cette tragédie, revendiquée par Al-Qaïda, le président américain n'a qu'un seul objectif : trouver les coupables, par tous les moyens.
Depuis 2001, les États-Unis ont mené de nombreuses opérations visant à éliminer les principaux représentants du terrorisme international. Voyons ensemble qui sont les terroristes traqués par les États-Unis, dans cette série d'opérations que l'on appelle, dans le jargon militaire, des "assassinats ciblés".
Il avait déjà échappé à un attentat le 13 janvier 2016, Ayman Al-Zawahiri, l'ancien numéro 2 d'Oussama Ben Laden, sur la tête duquel planait une prime de 25 millions de dollars. À cette occasion, selon les informations de la BBC, il avait prévenu le président George W Bush : ni lui "ni toutes les puissances de la Terre" n'auraient pu anticiper sa mort "d'une seconde". Seize ans plus tard, entre le 30 et le 31 juillet 2022, il a enfin été tué.
Les services de renseignement américains l'avaient repéré à Kaboul et, comme l'a rapporté le New York Times, avaient suivi ses mouvements pendant des mois avant de lancer une attaque ciblée par drone contre la maison où il se cachait, dans le district de Sherpur.
Pendant ses études de médecine, il était devenu membre des Frères musulmans, qu'il a probablement rejoints après la guerre des Six Jours, et a ensuite contribué à l'émergence du Jihad islamique égyptien (EIJ), considéré comme responsable de la mort du président Anouar el-Sadate en 1981 (bien que son implication dans l'attentat n'ait jamais été prouvée).
Des rumeurs sur sa participation à des attentats comme ceux de 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, bien que jamais corroborées, l'avaient placé au centre du radar antiterroriste. En effet, il était également considéré comme le metteur en scène, avec Oussama Ben Laden (à gauche sur la photo), des attentats de 2001 aux États-Unis.
Qu'il soit le véritable cerveau des attentats de 2001, telle était la conviction de certains experts du New York Times dès les lendemains de la tragédie. Au charisme d'Oussama ben Laden, ils avaient en effet associé l'importance stratégique de la figure d'Al-Zawahiri, capable, selon les plus grands experts du monde du fondamentalisme, de fournir à l'organisation les renseignements et la ruse tactique nécessaires à la planification d'attentats d'une telle ampleur.
Le journaliste égyptien Diaa Rashwan avait analysé son importance dans les pages du New York Times, concluant : "Il a plus d'expérience que Ben Laden, depuis les années 1970 son nom a souvent été associé aux différentes affaires impliquant des extrémistes islamiques".
L'assassinat du numéro 1 d'Al-Qaïda a eu lieu sous l'administration Obama : Oussama Ben Laden, chef incontesté de l'organisation terroriste et cerveau de l'attaque du 11 septembre, a été tué à Abbottabad dans la nuit du 1ᵉʳ mai 2011 par les forces antiterroristes américaines au Pakistan, après une traque de dix ans.
Une seule balle tirée par l'un des commandos de la Navy a suffi à tuer Ben Laden. Le fait qu'il se soit trouvé sur ce territoire a suscité une vive controverse quant à la fiabilité du Pakistan, qui peut être considéré comme un "ami" des États-Unis dans la lutte contre le terrorisme.
Le 7 juin 2006, les forces américaines ont tué le terroriste jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, chef féroce d'Al-Qaïda en Irak et cerveau présumé des horribles vidéos d'exécution d'otages occidentaux. Il a été tué par un missile tiré d'un avion sur sa cachette à Bagdad.
La mort d'Abou Moussab Al-Zarqaoui s'inscrit dans le cadre de la guerre en Irak, pays responsable, selon l'administration Bush, d'être une base du terrorisme et de dissimuler des armes de destruction massive.
En septembre 2019, c'est le président Donald Trump qui a annoncé la mort de Hamza Ben Laden, le fils d'Oussama et son successeur présumé à la tête d'Al-Qaïda, lors d'un raid dans la région frontalière de l'Afghanistan et du Pakistan.
Photo : NJ Department of Homeland Security, domaine public, via Wikimedia Commons
Toujours en 2019, dans la nuit du 26 au 27 octobre, Abou Bakr Al-Baghdadi est mort dans le nord-ouest de la Syrie. Il était alors le numéro 1 d'Isis, le califat islamique formé entre l'Irak et la Syrie et considéré comme la nouvelle base du terrorisme anti-occidental.
Il a mis fin à ses jours en déclenchant un gilet explosif pendant le raid, après s'être réfugié dans un tunnel. Trois des enfants qu'il avait emmenés avec lui sont également décédés.
Le nom d'Abou Ibrahim al-Hachimi al-Qourachi mort le 3 février 2022 lors d'un raid des forces spéciales américaines en Syrie, est lui aussi lié à Isis. Là encore, le chef d'Isis a mis fin à ses jours en faisant exploser une bombe. Sa famille se trouvait également à son domicile (photo).
Le 12 juillet 2022, une autre figure emblématique, fortement impliquée dans la reconstruction du réseau terroriste hors des frontières de l'Irak et de la Syrie, a également été tué près de Jindires en Syrie. Il s'agit de Maher Al-Agal : une attaque ciblée lancée à l'aide d'un drone l'a frappé mortellement. Il était considéré comme l'un des cinq plus importants dirigeants d'Isis.
Sur la photo, le site de l'attaque.
Aujourd'hui encore, de nombreuses questions restent en suspens dans la guerre contre le terrorisme, mais il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un fléau contre lequel il faut continuer à se battre. En annonçant la mort d'Al-Zawahiri en 2022, c'est aux familles des victimes du 11 septembre que Biden s'est adressé, leur souhaitant de "tourner la page".
Mais peut-on vraiment tourner la page comme si, avec la mort d'Al-Zawahiri en juillet 2022, tout était fini ? Il semblerait que non. Dans un rapport de février 2023 du département d'État américain, l'identité du nouveau numéro 1 d'Al-Qaïda a été confirmée. Il s'agit de Saif Al-Adel, le bras droit d'Al-Zawahiri, l'homme qui "lorsqu'il agit, le fait avec une efficacité impitoyable", comme l'a décrit Ali Soufan, un ancien enquêteur du FBI chargé de la lutte contre le terrorisme. Il est aujourd'hui le nouveau visage d'Al-Qaïda.