Vous pouvez encore sauver la planète : comment réduire votre empreinte carbone individuelle
Le réchauffement climatique progresse année après année de manière angoissante. Est-il encore possible d’agir ? Oui, à condition de le faire dans un premier temps à l’échelle individuelle. Certains gestes et le changement de nombreuses habitudes de consommation peuvent contribuer à une diminution significative des émissions de gaz à effet de serre. Transport, alimentation, énergie, logement : on vous dit tout ce que vous avez besoin de savoir.
Dans une étude intitulée « Faire sa part » parue en 2019, la société Carbone 4 a détaillé la contribution possible de changements de comportement à l’échelle individuelle pour réduire les émissions globales de CO2. Le document se base sur le profil de consommation moyen des Français et sur les objectifs fixés par les accords de Paris, soit 2 tonnes émises par an et par habitant, contre 9,9 dans un pays comme la France en 2019.
Adopter un régime végétarien éliminant totalement la viande et le poisson représenterait un levier d’action puissant, puisqu’il induirait une réduction des émissions de 1,3 tonne par an et par personne. Mais tout le monde sera-t-il vraiment prêt à le faire ?
Le second vecteur le plus puissant concerne le chauffage des logements. Engager des travaux de rénovation thermique (par exemple avec l’installation d’une pompe à chaleur) ou changer de chaudière (en éliminant les modèles au fuel) a un impact à la baisse sur les émissions de pas moins de 1,2 tonne par an et par personne.
Les carburants fabriqués à partir d’énergies fossiles comme le pétrole ou le gaz sont responsables d’une grande partie des émissions individuelles. Remplacer une voiture thermique par un modèle électrique peut épargner à l’atmosphère 800 kilos de CO2 par an et par habitant.
Utiliser systématiquement le vélo à la place de la voiture pour les trajets courts, notamment en ville, permettrait de réduire les émissions de CO2 à hauteur de 320 kilos par an et par personne. Et en plus, c’est agréable et excellent pour la santé !
Pour les trajets plus longs, par exemple les départs en vacances, remplacer systématiquement la voiture individuelle par le covoiturage diminuerait les émissions de 270 kilos par an et par habitant. Un moyen de se déplacer qui permet en plus de faire des économies !
À égalité avec le covoiturage (270 kilos par an et par habitant), on retrouve le transport aérien, régulièrement décrié pour être un émetteur massif de CO2. Une réduction de cette ampleur nécessiterait cependant de renoncer totalement à l’avion, et donc de ne plus voyager vers certaines destinations lointaines.
Il est par ailleurs possible de réduire ses émissions à travers ses comportements de consommation au quotidien. Acheter moins de vêtements neufs, par exemple en privilégiant les vêtements d’occasion, aurait un impact positif, avec pas moins de 220 kilos de CO2 économisés par an et habitant. C’est le moment de faire les fripes !
Pour diminuer les émissions liées au transport de marchandises, consommer des aliments produits localement est un levier très efficace : un tel changement de pratique représente une baisse de 170 kilos des émissions par an et par personne. Et c’est aussi l’occasion de soutenir les agriculteurs proches de chez vous !
D’autres pratiques ont été identifiées comme susceptibles de réduire significativement notre empreinte carbone individuelle : baisser la température du chauffage dans son logement, mais aussi acheter exclusivement d’occasion les appareils informatiques et électroménagers.
Enfin, pratiquer le zéro déchet dans la mesure du possible est un dernier levier d’action pour réduire son empreinte carbone. Vous pouvez par exemple recycler ou transformer certains produits ou objets anciens.
L’étude souligne toutefois que ce calcul suppose un engagement total dans les actions évoquées et une implication égale de l’ensemble des citoyens – deux critères qui sont loin d’être remplis. Les chiffres donnés à partir d’un engagement « réaliste » sont plus modestes. L’action individuelle contre le réchauffement climatique a-t-elle ses limites ?
C’est ce que l’étude conclut, puisque même dans l’hypothèse d’un engagement total de l’ensemble des Français, la réduction des émissions de CO2 ne serait que de 2,8 tonnes par an et par habitant, un niveau très insuffisant pour respecter la trajectoire prévue par les accords de Paris.
Tous les secteurs d’activité sont donc concernés par le défi climatique. Le vecteur de changement le plus important est la décarbonation de l’ensemble des activités économiques, et notamment de l’agriculture, de l’industrie, de la construction et des différents modes de transport.
Mais en attendant la transformation complète des infrastructures, des sources d’énergie et des activités humaines, vous pouvez évaluer votre propre empreinte carbone en utilisant l’un des nombreux simulateurs qui existent en ligne, avant de passer à l’action. À vous de jouer !