Contamination de l’eau au Japon : un poisson radioactif découvert !
Le projet du Japon de rejeter des millions de litres d'eau contaminée dans l'océan suscite de vives inquiétudes, après qu'un poisson présentant des taux dangereusement élevés de césium radioactif a été capturé près des points de drainage de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.
Le niveau maximal légal de 100 becquerels de césium par kilogramme a été explosé le 18 mai 2023, selon The Guardian, lors de la pêche d'un sébaste noir. Ce poisson présentait un taux de césium 137 de 18 000 becquerels par kilo... soit 180 fois le maximum légal !
Selon le média canadien Global News, depuis que des tremblements de terre au large des côtes japonaises ont provoqué une fusion et détruit une partie du système de refroidissement de la centrale, causant les trois pannes du réacteur, la Tokyo Electric Power Plant Company (TEPCO) teste des poissons près de la centrale nucléaire en ruines.
Pour refroidir les cœurs des réacteurs, environ 1 000 réservoirs de stockage d'eau de la centrale ont été remplis... Mais ces réservoirs devraient atteindre leur capacité d'ici le début de l'année 2024, selon Global News.
Alors que les travaux de démantèlement de la centrale nucléaire se poursuivent, les autorités japonaises espèrent que la libération d'une partie de l'eau contaminée permettra d'éviter de nouvelles fuites en cas d'une nouvelle catastrophe.
Ce qui suscite la colère non seulement des pays voisins, mais aussi des pêcheurs locaux de la région, c'est le projet du gouvernement japonais qui prévoit de libérer de l'eau sur plusieurs décennies via des souterrains. Le gouvernement japonais espère commencer cet été.
Après un examen de deux ans des conséquences possibles de cette mesure, nous rapporte le site d'information américain The Hill, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a approuvé, le 4 juillet, le projet du Japon de rejeter 1,3 million de tonnes d'eau dans la mer.
À l'exception du tritium qui subsistait, l'eau qui devait être rejetée a été traitée au moyen d'un "système avancé de traitement des liquides" (ALPS) permettant d'éliminer la quasi-totalité de sa radioactivité, selon un communiqué de presse de l'AIEA.
L'eau devait être diluée avant son rejet afin de ramener les niveaux de l'élément dangereux en dessous des normes réglementaires. C'était la solution du Japon à son problème de tritium.
"L'approche et les activités relatives au rejet de l'eau traitée par ALPS adoptées par le Japon sont conformes aux normes de sécurité internationales", explique le directeur général de l'AIEA, Rafael Mariano Grossi, dans un communiqué de presse.
Le directeur poursuit : "En outre, l'AIEA note que les rejets contrôlés et progressifs de l'eau traitée dans la mer, tels qu'ils sont actuellement planifiés et évalués par TEPCO, auraient un impact radiologique négligeable sur les individus et l'environnement."
The Guardian nous informe que Hong Kong a menacé d'interdire toute importation de denrées alimentaires en provenance de dix préfectures japonaises si le déversement se déroule comme prévu. La décision de rejeter une telle quantité d'eau contaminée inquiète et irrite les voisins du Japon.
En réponse à l'imminence du déversement d'eau, la Chine a institué des tests de radioactivité pour toutes les importations japonaises issues de la mer... Résultat ? De nombreux grossistes du pays ont complètement cessé d'acheter des produits japonais.
Même s'il est probable que cet appel ne sera pas entendu par les Chinois, le Premier ministre japonais Fumio Kishida a réagi à la décision de la Chine de tester tous les produits maritimes japonais importés et a appelé à une "discussion basée sur des preuves scientifiques", lors d'un voyage au Moyen-Orient.
Des filets ont été installés pour empêcher les poissons de s'échapper de la zone suspecte, répond la Tokyo Electric Power Company (TEPCO), lorsque The Guardian les a interrogés au sujet du sébaste noir radioactif pêché en mai. Par ailleurs, la société teste les poissons depuis l'accident nucléaire.
Au total, 44 autres poissons, présentant eux aussi des niveaux de césium supérieurs à la limite légale, ont été capturés entre mai 2022 et mai 2023... Cet incident de mai n'est donc pas le premier, simplement le plus récent.