Bonne nouvelle pour la biodiversité en Méditerranée : des capteurs à ADN donnent des résultats encourageants
L’effondrement de la biodiversité fait partie des risques écologiques les plus souvent cités, avec les conséquences du réchauffement climatique. Mais tous les écosystèmes vont-ils aussi mal qu’on le pense ?
Une expérience réalisée en 2023 en Méditerranée a permis une cartographie de la biodiversité locale au moyen de capteurs à ADN. Et les résultats sont plutôt surprenants !
« Le littoral méditerranéen français est riche d'une incroyable biodiversité marine côtière en poissons et crustacés », indique la conclusion de l’étude, intitulée BioDivMed et menée entre autres par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et l'université de Montpellier.
Par exemple, certaines espèces que l’on croyait en voie de disparition, comme le requin à peau bleue (inoffensif pour les humains) ou le môle (aussi appelé poisson-lune, sur la photo), restent présentes dans l’écosystème méditerranéen.
Conséquence du réchauffement climatique : de nouvelles espèces sont même apparues dans la région, telles que le crabe bleu et la dorade coryphène qui ont migré depuis l’Océan Atlantique.
Pour mener à bien l’expérience, les scientifiques ont réparti des pièges à ADN sur plus de 2 000 kilomètres de côtes, des Alpes-Maritimes aux Pyrénées-Orientales, sans oublier la Corse.
« C'est en récupérant puis en analysant l'eau de mer que les chercheurs ont trouvé des traces des différentes espèces sur leurs lieux de vie. Des traces qui permettent de déterminer l'ADNe, un patrimoine génétique environnemental », indique France Info à propos de cette recherche.
L’ADNe « permet de repérer une espèce animale plusieurs minutes après son passage puis de la localiser », indique BFM TV. Cette technologie favorise un suivi plus précis que les mesures traditionnelles par la pêche, les caméras sous-marines ou les recensements visuels en plongée.
Au total, 700 échantillons ont été prélevés en quatre mois et 267 espèces de poissons ont été recensées sur le littoral.
L’étude sera de nouveau réalisée en 2025, puis en 2028, afin de mesurer l’évolution des écosystèmes locaux et de déterminer quelles mesures s’imposent pour les préserver.
En effet, l’évolution de la biodiversité est étroitement liée à l’activité humaine. Les résultats de ces études permettent donc de piloter la mise en place de zones de protection marines ou de mesures de lutte contre la pollution.