En Corée du Sud, ce divorce bouleverse l'économie du pays ! Découvrez pourquoi
C'est en 1988 que Chey Tae-won et Roh Soh-yeong se sont dit oui à la Maison-Bleue (la résidence officielle du président de la république de Corée du Sud). Ce mariage était censé unir pour la vie la fille de l'ancien chef de l'État au fils aîné du PDG de Sunkyung, l'un des plus grands "chaebol" (conglomérats) du pays.
Le couple s'était rencontré à l'université de Chicago, où ils préparaient tous deux un doctorat en économie. Depuis ce mariage, la fortune de la famille et du conglomérat n'a fait que croître. Le magnat des affaires, Chey Tae-won, a pris le contrôle de Sunkyung, rebaptisé SK Group, dont la valeur combinée des filiales est estimé à environ 108 milliards d'euros.
Ces filiales comprennent SK Telecom, le plus grand groupe de télécommunications du pays, et SK Hynix, le deuxième fabricant mondial dans le secteur des semi-conducteurs, derrière Samsung Electronics.
Photo : Web SK Group
Mais alors que le groupe industriel se développe sur le plan politique et économique, le couple se déchire. En 2015, après avoir passé plusieurs mois en prison pour des malversations financières, Chey Tae-won a avoué avoir une maîtresse, une ''influenceuse'' avec laquelle il aurait eu un enfant hors mariage. Pour Roh Soh-yeong, c'en est trop ! Elle décide donc d'entamer une procédure de divorce après 34 de mariage.
C'est ainsi qu'a commencé une procédure de divorce qui a ébranlé l'économie d'un pays tout entier contrôlé par les "chaebol", des conglomérats dirigés par des familles puissantes qui, dans de nombreux cas, sont au-dessus de la loi... du moins c'est ce qu'ils croient.
La division des actifs de Chey Tae-won et Roh Soh-yeong pourrait avoir des conséquences dramatiques pour le conglomérat, rapporte 'Asia-Nikkei'. En décembre 2022, un tribunal des affaires familiales de Séoul a accordé 47,7 millions d'euros à la fille de l'ancien chef de l'État, mais aucun des titres de SK Inc. détenus par son ex-mari en cas d'accord.
La fille de l'ancien chef de l'État, demandait à recevoir la moitié des 17,5 % de Chey Tae-won (en photo). Selon Forbes, sa fortune s'élèverait à 1,33 milliard d'euros contre 0,01 % de cette somme pour Roh Soh-yeong.
Roh Soh-yeong a évidemment fait appel auprès de la Haute Cour de Séoul, consciente qu'il s'agira du plus important accord de divorce de l'histoire de la Corée du Sud, mais aussi d'une décision clé pour l'avenir des femmes dans le pays encore bien trop patriarcal.
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Ce procès a été utilisée comme une arme pour critiquer la nature patriarcale des "chaebol" et le rôle accordé aux femmes dans ces conglomérats, au motif que la décision semblait destinée à préserver la participation majoritaire de Chey Tae-won dans SK Group.
Le problème de ce divorce est que l'avenir d'une entreprise de cette envergure n'a jamais été en jeu auparavant, ni le fait que l'un des membres du couple faisait partie d'une dynastie politique de la puissance de celle de Roh Soh-yeong.
De plus, selon la loi sud-coréenne, les tâches ménagères doivent être considérées comme une contribution aux biens communs du couple et divisées de manière égale. C'est ce que demande Roh Soh-yeong, qui affirme avoir consacré sa vie à sa famille et à ses trois enfants aux côtés de Chey Tae-won.
Mais au-delà de l'éducation des enfants, les avocats de Roh Soh-yeong ont suggéré que l'influence de son père, président de la Corée du Sud de 1988 à 1993, a également contribué à accroître la richesse du couple, ce que SK Group a nié.
C'est pourquoi les juristes ne comprennent pas l'offre de règlement de 47,7 millions d'euros, qui représente 1,2 % du patrimoine familial, alors qu'ils estiment que Roh Soh-yeong a droit à entre 30 et 40 %. En attendant la décision de la Haute Cour de Séoul, il semble évident que les fondations économiques du pays continueront à trembler pendant des années, et tout ça, à cause d'une infidélité ! Qui l'aurait cru ?
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