Guerre en Ukraine : près de la moitié des parachutistes d'élite russes auraient été tués ou blessés

Le ministère de la Défense britannique estime que près de la moitié des soldats d'élite du Kremlin ont été tués ou blessés, selon une récente mise à jour sur la guerre en Ukraine.

La situation n'est pas aussi tranchée qu'il n'y paraît, mais une vidéo préenregistrée d'un haut commandant russe diffusée lors de la célébration annuelle de la Journée des forces aéroportées (VDV) du pays a révélé que des milliers de soldats d'élite ont été blessés lors du conflit en Ukraine.

Le ministère de la Défense britannique a déclaré que les célébrations du 2 août ont été "reléguées au second plan en raison de la divulgation apparemment non sanctionnée de l'ampleur des pertes subies par la force d'élite en Ukraine".

Le commandant en chef des troupes aéroportées russes, le général-colonel Mikhail Teplinksy, a déclaré dans une vidéo enregistrée pour l'événement que 8 500 parachutistes avaient été blessés et étaient retournés au front. D'autres soldats d'élite, malgré leurs contusions, continuaient, quant à eux, à se battre.

Photo : Wiki Commons

"Plus de 5 000 parachutistes sont retournés au front après avoir été soignés et plus de 3 500 de nos blessés ont refusé de quitter le champ de bataille", a déclaré Mikhail Teplinksy dans son discours, selon une traduction du 'Moscow Times'.

La vidéo a été diffusée sur la chaîne de télévision 'Zvezda', gérée par le ministère de la Défense, ainsi que sur le site web de l'organisation, avant d'être supprimée et retirée du canal officiel de Telegram.

Les services de renseignement britanniques ont observé que la vidéo avait été rapidement retirée. Mais le mal était déjà fait et les chiffres indiqués par le commandant Mikhail Teplinksy ont permis aux analystes d'estimer le nombre actuel de victimes dans les Troupes aéroportées de la fédération de Russie (VDV).

"Il n'a pas donné de chiffres exacts", peut-on lire dans le bulletin de guerre du ministère de la Défense britannique.

"Cependant, l'extrapolation des chiffres du commandant confirme l'évaluation selon laquelle au moins 50 % des 30 000 parachutistes d'élite déployés en Ukraine en 2022 ont été tués ou blessés", poursuit la mise à jour. On parle donc d'environ 15 000 soldats.

Le 'Moscow Times' a remarqué que l'agence de presse indépendante russe 'Agentstvo' a rapporté que la vidéo de Teplinksy pourrait avoir été retirée parce que les autorités du Kremlin ne voulaient pas que le nombre de victimes du VDV soit divulgué publiquement.

La dernière fois que le gouvernement russe a donné le nombre de ses victimes, c'était en septembre 2022. À l'époque, le Kremlin affirmait que seuls 5 937 soldats avaient été tués en Ukraine, selon le 'Moscow Times'.

En février, le ministère de la Défense britannique a indiqué que le bilan des soldats russes tués en Ukraine était probablement de l'ordre de 60 000, selon le 'Wall Street Journal', mais ce chiffre n'a pas été confirmé par le Kremlin.

Si l'on ajoute les pertes des sociétés militaires privées russes à celles de la nation, le ministère de la Défense britannique a déclaré que celles du Kremlin pourraient atteindre 200 000 morts et blessés.

Dans sa dernière mise à jour du 6 août, l'état-major général des forces armées ukrainiennes estime les pertes russes à 247 000, un chiffre à prendre avec des pincettes.

Le site d'actualité politique 'Politico' a remarqué que ni la Russie ni l'Ukraine n'avaient fourni de chiffres exacts sur leurs pertes, ce qui est logique étant donné que le conflit n'est pas encore terminé et que les deux se disputent toujours plusieurs oblasts dans l'est du pays.

"Le VDV a été fortement impliqué dans la phase initiale de l'invasion russe, qui visait à prendre Kiev", écrit Jake Epstein dans 'Business Insider'. "Le conflit a fait de nombreuses victimes dès le début de la guerre en Ukraine et les soldats d'élite ont continué à se battre dans les mois qui ont suivi." Cela pourrait expliquer pourquoi la force aéroportée russe a subi de si lourdes pertes.

À lire aussi - Poséidon : l'arme fatale de Poutine qui pourrait changer la donne