Les Canadiens sont prêts à repenser leurs liens avec la monarchie britannique, selon un sondage
Plus d'un an s'est écoulé depuis la mort de la reine Elizabeth II et, selon un nouveau sondage, la plupart des Canadiens semblent prêts à reconsidérer cet élément désuet de leur passé politique.
La plus grande société d'études de marché du pays, Leger, qui est 100 % canadienne, a découvert, par le biais d'un sondage, qu'une majorité de personnes interrogées étaient prêtes à repenser les liens avec la monarchie.
Environ 63 % des personnes interrogées ont déclaré qu'elles pensaient qu'il était temps pour le pays de repenser ses liens avec une monarchie, un chiffre en hausse de sept points par rapport au mois de mars, selon Global News.
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Une écrasante majorité des personnes interrogées (81 %) ont également déclaré ne pas ressentir de liens avec la monarchie, alors que 14 % des personnes interrogées déclaraient en ressentir il y a six mois.
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Les résultats du sondage de Leger interviennent à un moment où le Canada dans son ensemble est confronté à une crise d'identité politique, alors que le pays tente de surmonter les problèmes qui l'assaillent.
Le prince Charles est monté sur le trône en septembre 2022, à la suite du décès de la reine Elizabeth, dans un contexte marqué par des contestations de la monarchie au Canada.
Une semaine seulement après le couronnement du roi Charles, un sondage Angus Reid a révélé que 51 % des Canadiens ne souhaitaient pas que la monarchie continue à être la figure de proue protocolaire du pays.
Ce chiffre est en hausse de 45 % par rapport aux sondages de janvier 2020, selon un rapport de Reuters qui note également qu'un sondage Leger de la même période montrait que 77 % des personnes ne se sentaient pas attachées à la monarchie britannique.
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"Le Canada est le seul pays du G7 dont le chef d'État est un citoyen d'un autre pays", a déclaré à Reuters Flavio Volpe, président de l'Association canadienne des fabricants de pièces automobiles.
Flavio Volpe a expliqué qu'il préférait encore que ce soit une personne de la ville de Windsor qui soit le chef d'État du pays, plutôt qu'une personne de la maison de Windsor. Il a ajouté que la nation devait avoir une conversation sérieuse sur la recherche d'un Canadien pour occuper le poste.
De plus en plus de Canadiens semblent se rallier à la ligne de pensée de Volpe en ce qui concerne le rôle que la monarchie devrait jouer dans la politique du pays et, selon le sondage de Leger, plus de la moitié des gens (51 %) considèrent que la monarchie est dépassée.
Il est intéressant de noter que 52 % des personnes interrogées par Léger ont déclaré qu'elles pensaient que la monarchie était un symbole positif pour le pays, tandis qu'un nombre presque égal (48 %) a déclaré qu'il s'agissait d'un symbole négatif pour le pays.
Seuls 33 % des personnes interrogées pensent que la monarchie est un élément important du passé du Canada et qu'elle devrait être préservée, ce qui signifie qu'une très petite minorité de Canadiens considère que la monarchie est importante dans le monde moderne.
Quelle que soit l'attitude des Canadiens à l'égard de la monarchie, la gouverneure générale Mary Simon a fait une déclaration le 8 septembre dernier pour célébrer le premier anniversaire de l'accession au trône du roi Charles et a souligné les réalisations positives de ce dernier pour le Canada.
"Tout en faisant nos adieux à la reine, nous nous sommes tournés vers l’avenir pour saluer l’accession au trône de Sa Majesté le roi Charles III, dont nous connaissions déjà le vif intérêt pour le Canada et pour des questions d’intérêt commun, comme les changements climatiques, la diversité et l’inclusion, ainsi que l’éducation", a précisé Mary Simon dans son discours.
"Au cours de l’année écoulée, il a également démontré son dévouement au service public en s’engageant personnellement en faveur de la réconciliation, du dialogue et du rétablissement des relations entre la Couronne et les peuples autochtones", a ajouté la gouverneure générale.