Les excuses du pape François attendues par les Canadiens autochtones
C’est au cours de cet été (en 2022), que le pape François voyagera jusqu’en Amérique du Nord, au Canada, pour rencontrer les membres des survivants des pensionnats autochtones.
Si sa santé le lui permet, Sa Sainteté le pape devrait se rendre au Canada du 24 au 30 juillet, pour visiter les communautés d’autochtones à travers le pays.
Les autochtones des Premières Nations ont longuement attendu la visite du pape François afin qu’il leur présente ses excuses en personne.
Malgré les excuses du pape en avril 2022, les dirigeants des Premières Nations affirment qu’il est important que les excuses du pape, au nom de l’Église catholique, pour les crimes commis dans les pensionnats autochtones, se fassent en personne et sur les terres des victimes.
Mais à quoi vont devoir ressembler les excuses du pape ? Comment s’excuser pour plus d’un siècle de maltraitance culturelle ? Le « National Indian Residential School Circle of Survivors » (Cercle des survivants des pensionnats indiens nationaux) a proposé une série de suggestions pour guider le pape dans ses excuses.
Photo : de BiblioArchives / LibraryArchives - Groupe de religieuses avec des élèves autochtones, Port Harrison (Québec), vers 1890, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=112821128
Le « National Indian Residential School Circle of Survivors » a suggéré au pape une série précise de points à aborder lors de la présentation de ses excuses, qui se fera au nom de l’Église catholique dans son ensemble.
Le pape François, lors des excuses prononcées au Vatican en avril 2022, n'aurait pas été assez loin, selon de nombreux survivants de ces pensionnats autochtones.
Dans la proposition d’excuses, on peut voir le message suivant : « À Rome, le pape François a indiqué qu'il voulait marcher avec les survivants sur le chemin de la réconciliation et qu'il s'étendrait davantage sur ses excuses lorsqu'il se rendra dans nos territoires ».
Le « National Indian Residential School Circle of Survivors » veut s'assurer que les excuses du pape seront acceptées lorsqu'il viendra au Canada.
Ce ne sont pas moins de deux cents délégués des Premières Nations, métis et Inuits qui voyagèrent jusqu’au Vatican pour assister aux excuses du pape François en avril.
Le pape a déclaré ressentir une profonde « tristesse et une grande honte » quant aux actions qui eurent lieu dans ces pensionnats autochtones mis en place par l’Église catholique au Canada jusqu’en 1997.
« Pour la conduite déplorable de ces membres de l'Église catholique, je demande le pardon de Dieu, et je veux vous dire de tout mon cœur, je suis sincèrement désolé. Et je me joins à mes frères, les évêques canadiens, pour implorer votre pardon », déclarait le pape François.
Photo: de BiblioArchives / LibraryArchives du Canada - Période d’étude au Pensionnat indien catholique de [Fort] Resolution (Territoires du Nord-Ouest), CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=58390251
Le document de proposition d'excuses aux autochtones contient également une liste des exactions de l'église et de leur politique d'assimilation, y compris celles consignées dans des bulles pontificales.
Photo : de Vancouver Public Library Historical Photographs - https://www.flickr.com/photos/99915476@N04/13939895118/, Sans restriction, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=34727222
Parmi elles, les déclarations des papes de 1455 à 1493 affirmant que les autochtones non convertis d'Amérique du Nord étaient inférieurs aux chrétiens et pouvaient donc être dépossédés de leurs terres par ceux-ci.
La pression exercée sur le pape, pour lui faire reconnaître la responsabilité de l'Église dans les crimes commis dans les pensionnats autochtones, a été accentuée par la découverte de nombreuses tombes anonymes sur les terres de ces établissements.
Une autre exigence des autochtones : le traitement des personnes qui ont survécu à toutes sortes d'abus dans les écoles gérées par l'Église doit également être facilité.
Ken Young, ancien chef régional de l'Assemblée des Premières Nations et porte-parole, a déclaré au Toronto Star (quotidien canadien) : « Il doit y avoir une déclaration affirmant que l'Église catholique s'excuse pour ce qui a dégénéré. Il ne s'agit pas seulement de présenter des excuses au nom de quelques personnes qui ont commis des erreurs, mais de l'institution tout entière. »
Quels que soient les mots utilisés par le pape François dans ses excuses, celles-ci seront d’une importance capitale pour les survivants et leurs familles.
Chacun des mots du pape seront décortiqués. Les diverses communautés natives souhaitent s'assurer que le pape et l'Église assument leurs crimes.
Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, est intervenu, confirmant l'importance que revêtent ces excuses du pape François pour les survivants autochtones sur le sol canadien. Selon lui, « des excuses officielles en personne » sont absolument essentielles pour « pour faire progresser une véritable réconciliation avec les peuples autochtones dans notre pays. »