L'Ukraine vient d'arrêter un agent russe qui tentait de rejoindre son école de drones
Le Service de sécurité de l'Ukraine a arrêté un agent russe après que l'agent a tenté de s'inscrire dans une école de drones à Kyiv, selon un communiqué du service spécial publié sur sa chaîne officielle Telegram.
Membre présumé du Service fédéral de sécurité russe (FSB), la personne arrêtée est accusée d'avoir recueilli des informations importantes sur les unités spéciales des formations de véhicules aériens sans pilote de l'Ukraine.
Photo : Telegram @SBUkr
L'agent russe aurait reçu une mission d'un intermédiaire au début de l'été : il était chargé de rejoindre l'école ukrainienne de l'armée des drones à Kyiv afin de pouvoir collecter des informations sur les terrains d'entraînement.
"Après avoir été admis dans l'institution, il a eu pour mission d'identifier les emplacements des terrains d'entraînement des forces de défense", peut-on lire dans le rapport du service de sécurité ukrainien. Mais ce n'était pas la seule tâche de l'agent.
Les services de renseignement russes cherchaient à savoir où les cadets ukrainiens étaient formés à l'utilisation des drones d'attaque et de reconnaissance. Le suspect était donc également chargé de découvrir l'emplacement des bases de drones actuelles.
Selon le Kyiv Post, le suspect aurait eu l'intention de repérer l'emplacement des bases des forces spéciales ukrainiennes et leurs déploiements de drones, et ces informations allaient être utilisées par des responsables militaires russes.
Le service de sécurité de l'Ukraine a indiqué que les renseignements fournis par le suspect, aujourd'hui détenu, devaient être utilisés lors de prochaines frappes aériennes contre des installations des forces armées et des services de sécurité ukrainiens.
Le suspect a par ailleurs arpenté les rues de Kyiv et a enregistré les positions défensives des soldats de la ville. Ces informations étaient également transmises à la Russie et, si elles s'avéraient utiles, l'agent était récompensé pour son aide.
"En cas de réussite des missions hostiles", lit-on dans le rapport du Service de sécurité, selon une traduction du Telegraph, "les infiltrés russes 'garantissaient' à leur agent une récompense monétaire, qui devait être transférée sur son compte bancaire".
Le Telegraph rapporte que le suspect a été pris en flagrant délit alors qu'il photographiait une unité militaire dans la capitale et ajoute que l'homme risque désormais la prison à vie pour son rôle dans l'aide apportée aux services de renseignement russes.
Le service de sécurité ukrainien a indiqué que l'homme d'affaires de 49 ans avait été recruté à distance par les services de renseignement russes environ deux mois avant son arrestation. Il a apparemment été choisi en raison de ses activités anti-ukrainiennes sur Telegram.
Photo : Telegram @SBUkr
La communication avec son intermédiaire et supérieur hiérarchique se faisait par le biais de la fonction de chat anonyme de l'application Telegram. Le Telegraph rapporte qu'une perquisition effectuée chez le suspect a permis de découvrir des cartes bancaires et du matériel informatique utilisés dans le cadre de ses activités.
Photo : Telegram @SBUkr
"Il a attiré l'attention de l'agresseur en raison de ses messages anti-ukrainiens sur une chaîne Telegram russe", note le rapport du service de sécurité en se basant sur une traduction du Kyiv Post. "La communication ultérieure s'est faite par le biais d'une messagerie anonyme."
Selon le service de sécurité, cet homme de 49 ans est désormais accusé de trahison et risque la prison à vie pour ses crimes s'il est reconnu coupable. Cet homme est l'un des nombreux agents au service de la Russie qui ont été arrêtés au cours des derniers mois.
Le Telegraph note que deux habitants de Kyiv ont été arrêtés en septembre pour avoir prétendument donné des informations russes afin de guider des attaques de missiles contre la ville, ce que le président Volodymyr Zelensky a déclaré comme étant "un avertissement clair à tous les traîtres : le châtiment les attend."
Toutefois, le problème semble plus répandu que ne le laissent entendre les médias. Le Telegram du service de sécurité ukrainien regorge de rapports sur des collaborateurs qui ont été capturés, ce qui est un signe inquiétant pour une nation qui lutte pour sa liberté face à la Russie.