Pourquoi la France et le Liban partagent-ils une relation si spéciale ?

Dans un contexte de haute tension, marqué par des explosions mortelles de bipeurs, Emmanuel Macron s'est adressé aux Libanais ce jeudi soir dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Le président français assure qu'un "chemin diplomatique existe" et que "la guerre n'est pas inéluctable".

"Votre pays est si cher à mon cœur, si cher aux cœurs de nos compatriotes. Fort de notre longue histoire commune, à chaque épreuve, nous nous tenons à vos côtés, fidèlement, fraternellement", a rappelé le chef de l'État français. En août 2020, après l'explosion du port de Beyrouth, la France avait été l'un des premiers pays à intervenir pour fournir une aide au Liban.

Photo : @EmmanuelMacron / X

"Rien, aucune aventure régionale, aucun intérêt privé, aucune fidélité à quelque cause que ce soit ne mérite de déclencher un conflit au Liban", a déclaré Emmanuel Macron. "Je le sais, dans la confusion, dans le chagrin, l'espoir est une denrée rare. Dans cette confusion, dans ce chagrin, la France se tient à vos côtés", a-t-il conclu.

Sur la photo, Emmanuel Macron et le Premier ministre libanais Najib Mikati en 2021.

Les relations entre la France et le Liban sont profondément enracinées dans l'histoire et la culture. Découvrez dans la suite de cette galerie les raisons de cette proximité entre les deux pays.

En 1860, la France est intervenue pour mettre fin aux affrontements entre les Druzes musulmans et les Maronites chrétiens sur le Mont Liban et en Syrie. Depuis l'époque des croisades, la France a toujours soutenu la communauté des chrétiens d'Orient, très présente au Liban.

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Après la Première Guerre mondiale, la France et la Grande-Bretagne se sont secrètement partagé les provinces arabes de l'Empire Ottoman, allié de l'Allemagne pendant le conflit. Le Mont Liban et la Syrie, entre autres, se sont alors retrouvés dans la zone sous administration française.

Photo : Anthony Choren / Unsplash

En septembre 1920, le général d'armée Henri Gouraud proclame la création du "Grand Liban", séparé de la Syrie et sous ses frontières actuelles. Six ans plus tard, les autorités locales françaises dotent le pays d'une Constitution, et instaurent l'arabe et le français comme langues officielles. Depuis l'indépendance du Liban en 1943, les relations entre les deux pays sont toujours restées très bonnes.

Bien que le français ait perdu son caractère officiel après l'indépendance du Liban, la langue est toujours parlée par une importante partie de la population libanaise, et est même utilisée dans l'administration du pays. De nombreuses écoles francophones continuent à prospérer aujourd'hui au Liban, dont six lycées français.

La France est souvent considérée comme le "pays frère" ou la "tendre mère" du Liban. Depuis son indépendance, les gouvernements français lui ont régulièrement apporté leur soutien. La France a par exemple joué un rôle important dans la résolution de crises politiques au Liban, notamment lors de la guerre civile libanaise (1975 - 1990). Par ailleurs, depuis 1982, l'armée française y est présente sous l'égide des Nations unies.

Sur cette photo, le président Jacques Chirac et le Premier ministre libanais Rafik Harir en 2001.

Cette relation privilégiée entre le Liban et la France se reflète également dans la présence significative de la diaspora libanaise dans l'Hexagone. Selon les chiffres du ministère des Affaires étrangères, 210 000 ressortissants libanais vivent actuellement en France, et environ 23 000 Français se sont établis au Liban.

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