Russie : saviez-vous qu’un avion de ligne a effectué un atterrissage forcé en Sibérie ?
Saviez-vous qu’un avion de ligne a effectué un atterrissage forcé dans un champ, en Sibérie ? Le conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie accapare l’attention des médias et il est donc parfois difficile de se tenir informé de ce qui se passe en Russie, quand il ne s’agit pas de la guerre. Cette nouvelle, par exemple, est passée inaperçue.
La chaîne de télévision et de radio londonienne “BBC News" a rapporté qu'un Airbus A320 appartenant à la compagnie russe Ural Airlines a été contraint d'effectuer un atterrissage en catastrophe en raison d'un problème dans le système hydraulique de l'avion. Il transportait cent soixante-dix passagers.
Le système hydraulique est tombé en panne lors de l'approche finale de la ville d'Omsk. Les pilotes ont donc décidé d'atterrir dans un champ de la région de Novossibirsk, au nord du Kazakhstan.
L'avion a donc été bloqué dans un champ entouré d'arbres. Sur les photos de l'accident, on peut voir les passagers se tenant à proximité de l'appareil, les portes de secours ouvertes et les rampes d'accès gonflables activées.
Le journal moscovite en langue anglaise "Moscow Times" a rapporté qu'aucun passager n'a été blessé dans l'incident et que la plupart d'entre eux ont été hébergés dans un village voisin après l'atterrissage en catastrophe. Par ailleurs, les autorités russes ont diffusé d'autres clichés de cet accident.
Il y avait très exactement cent cinquante-neuf passagers à bord du vol et six membres d'équipage. Par ailleurs, l'agence russe de l'aviation Rosaviatsia a expliqué que le site de l'atterrissage en catastrophe a été choisi depuis les airs.
Afin de déterminer s'il y a eu des violations majeures des règles de sécurité du trafic aérien du pays, le "Moscow Times" a rapporté qu'une enquête criminelle avait été ouverte par le Comité d'enquête de la Russie.
Selon "BBC News", Sergei Skuratov, le directeur d'Ural Airlines, a réfuté cette hypothèse, affirmant qu'il s'agissait "simplement de saletés". Cette question a été posée parce que les images de l'accident montrent que l'Airbus A320 est peu endommagé, mais que de petites marques noires suggèrent que l'avion a pris feu.
Les compagnies aériennes russes n'ont plus accès aux pièces détachées qui étaient fournies par les fabricants européens. En effet, l'atterrissage d'urgence intervient plusieurs mois après l'introduction des sanctions occidentales à l'encontre de la Russie, qui ont vraisemblablement eu un impact sur l'industrie aéronautique russe.
Un rapport publié en mai par le quotidien américain “New York” Times a révélé que des pièces de Boeing d'une valeur de 14,4 millions de dollars avaient été expédiées en Russie. Néanmoins, l'agence de presse mondiale “Associated Press” a souligné que à la suite de l'invasion de l'Ukraine, les sanctions occidentales interdisent le transfert de pièces excédentaires vers la Russie.
De mai 2022 à la fin juin 2023, environ 1,2 milliard de dollars de pièces détachées d'avions ont afflué dans le pays. D’après l’agence de presse londonienne “Reuters”, c’est grâce à un réseau compliqué de commerce international que les compagnies aériennes russes sont toujours en mesure d’effectuer la maintenance de leurs avions.
Toujours d'après "Reuters" : "Les équipements allaient des éléments essentiels au maintien de la navigabilité d'un avion à réaction (tels que les vannes de pression de la cabine, les écrans du cockpit et le train d'atterrissage) à des pièces de rechange plus banales, telles que des cafetières, des combinés téléphoniques d'hôtesses de l'air et des sièges de toilettes".
Certains pays, qui ont approuvé les sanctions occidentales, d'après les registres douaniers, ont servi d'intermédiaires pour la livraison des pièces détachées à la Russie. Selon "Reuters", ces pays comprennent le Tadjikistan, les Émirats arabes unis, la Turquie, la Chine et le Kirghizistan.
Le média russe "Vedomosti" a repris les propos d'Igor Poddubny, d'Ural Airlines, qui expliquait que la compagnie aérienne n'avait plus que trois mois devant elle avant d'être contrainte de démanteler d'autres avions de sa flotte pour les utiliser comme pièces détachées. C'était en mars dernier.
Photo : Wiki Commons
Cependant, Sergei Skuratov, directeur d'Ural Airlines, a affirmé : "Nous n'autoriserons jamais l'utilisation de pièces de rechange incorrectes". D'après "BBC News", il avait également précédemment indiqué que les avions de sa flotte étaient entretenus à l'aide de pièces d'origine.
Photo : Wiki Commons
Le directeur d'Ural Airlines a ajouté : "C'est difficile, il faut se battre, mais toutes les pièces détachées utilisées sur nos avions sont certifiées". "J'en mettrais ma main au feu". Si d'autres crashs se produisent, cette déclaration pourrait malheureusement revenir hanter Skuratov.