Tragédie historique dans le monde du football : 174 morts en Indonésie
Les chiffres sont absolument accablants : 174 personnes tuées, dont 17 enfants, auxquelles s'ajoutent 200 blessés et le tout dans l'ambiance d'un match de football. C'est arrivé à Malang, dans la région de Java (Indonésie), dans l'État de Kanjuruhan, où les équipes de l'Arema FC et de Persebaya Surabaya se sont affrontés.
Lorsque la victoire de l'Arema FC a été confirmée par 2-3, plus de 3 000 supporters indignés ont décidé d'envahir le terrain, de demander des explications sur la défaite et, pour certains, d'attaquer leurs propres joueurs.
Dans les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, on voit comment joueurs et arbitres tentent de fuir rapidement le terrain pour éviter l'attaque des supporters.
L'invasion du terrain a provoqué une bagarre massive qui a conduit à l'intervention de la police avec des gaz lacrymogènes, générant une ruée humaine mortelle depuis le stade, selon Suryamalang, un média local.
L'inspecteur général en chef de la police de Java Est, Nico Afinta, a qualifié les mesures prises par la sécurité du stade de "préventives et de diversion afin que le chaos ne s'aggrave pas".
Le problème est que la bousculade a causé beaucoup plus de dégâts que la prévention que les gaz lacrymogènes et les charges policières pouvaient fournir.
Nico Afinta a également confirmé que la plupart des décès sont survenus à la suite de la bousculade, lorsque des dizaines de fans ont été littéralement étouffés au milieu les milliers de personnes qui tentaient de fuir.
En fait, Mahfud MD, ministre chargé de la coordination des affaires de sécurité, a confirmé sur Instagram que la plupart des décès étaient dus à "la poussée, la compression, le piétinement et le manque d'air" et non à la lutte massive sur le terrain.
Les chiffres des morts et des blessés ont été confirmés par le vice-gouverneur de Malang, Emil Dardak, dans des déclarations à Kompas TV.
Pendant ce temps, la Fédération indonésienne de football (PSSI) a regretté "les actions des supporters" et a indiqué avoir créé une commission d'enquête qui s'est déplacée à Malang pour analyser ce qui s'est passé. De plus, depuis la PSSI, ils ont soutenu l'action de la police, assurant que ce triste événement "tache le visage du football indonésien".
Pour le moment, la Ligue 1 est suspendue pour une semaine et l'Arema FC ne pourra pas jouer à domicile pour le reste de la saison, a indiqué la PSSI dans un communiqué.
Les enquêtes, en outre, tenteront de confirmer les informations qui indiquent que le stade, d'une capacité de 38 000 personnes, comptait plus de 42 000 supporters, comme l'a assuré Mahfud MD, ministre coordinateur des Affaires de sécurité.
Les deux autres points chauds de l'enquête se concentreront sur l'action policière, ainsi que sur le protocole d'évacuation qui a empêché l'entrée de l'assistance médicale en première instance.
Et c'est que les règles de sécurité de la FIFA interdisent "l'utilisation de gaz de contrôle des foules", ce que des entités internationales telles qu'Amnesty International ont également critiqué.
Le président indonésien, Joko Widodo, a exprimé ses condoléances et annoncé lors d'une conférence de presse "une évaluation exhaustive du déroulement des matches de football et des procédures de sécurité pour leur célébration".
Cette tragédie indonésienne est la plus grave du football depuis 50 ans. Seulement dépassée par les 384 morts qui ont perdu la vie en 1964, lors du match entre le Pérou et l'Argentine à Lima.