Un tiers des Canadiens estime qu’il est acceptable de proposer une aide à l’euthanasie aux sans-abri
Selon un récent sondage de "Research Co." qui examine dans quelle mesure les Canadiens sont à l'aise avec les lois sur l'euthanasie en plein essor, un tiers des Canadiens sont d'accord pour prescrire une aide médicale à mourir (AMM) aux sans-abri du pays.
50 % des 1 000 Canadiens interrogés ont déclaré que les personnes handicapées devraient avoir accès au programme d'aide médicale à mourir, et 28 % des personnes interrogées ont déclaré que les directives relatives à l'aide médicale à mourir devraient être étendues aux sans-abri, dans le sondage du 5 mai de "Research Co.".
Mario Canseco de "Research Co." a écrit, dans un billet de blog du forum d'opinion publique, que "Les Canadiens sont partagés lorsqu'il s'agit de savoir si la maladie mentale devrait justifier qu'un adulte demande une aide médicale à mourir : 43 % sont favorables à cette idée, tandis que 45 % s'y opposent. Le gouvernement fédéral a reporté à mars 2024 la décision finale concernant l'admissibilité liée à la maladie mentale."
Christine Gauthier, caporal de l'armée à la retraite, a choqué la nation nord-américaine en déclarant qu'on lui avait offert une assistance médicale à mourir après qu'elle a demandé l'installation d'une plateforme élévatrice pour fauteuil roulant chez elle. Ce n'est qu'après cet incident que les résultats de l'enquête de Research Co. ont été publiés.
C'est le 1er décembre 2022 qu'un agent d'Anciens Combattants Canada, dont le nom n'a pas été révélé, a offert par écrit à Christine Gauthier de lui fournir l'équipement nécessaire pour pratiquer sa propre euthanasie, comme elle en témoigne au Parlement. En 2016, Christine Gauthier avait participé aux Jeux paralympiques de Rio de Janeiro.
Christine Gauthier a déclaré à la commission des affaires des anciens combattants de la Chambre des communes : "J'ai une lettre qui dit que si vous êtes si désespérée, madame, nous pouvons vous offrir une assistance médicale à mourir."
Christine Gauthier a donc écrit au Premier ministre Justin Trudeau pour lui faire part de son inquiétude face à cet incident, comme elle l'explique dans son français natif.
Christine Gauthier a déclaré : "J'ai envoyé une lettre au premier ministre Trudeau pour lui dire qu'il [le ministère des Anciens Combattants] m'offrait l'AMM et qu'il me fournirait du matériel."
Le 2 décembre, Trudeau a détaillé la façon dont son gouvernement entendait remédier à cette situation "absolument inacceptable".
Trudeau a ajouté : "Nous suivons les enquêtes et nous modifions les protocoles afin de garantir ce qui devrait nous sembler évident à tous."
Trudeau poursuit : "Ce n'est pas au ministère des Anciens Combattants du Canada, qui est censé soutenir les personnes qui se sont engagées à servir leur pays, de leur offrir une aide médicale à mourir."
Si c'est en 2022 que la loi a été élargie pour inclure un large sous-ensemble de la population malade et mourante du Canada, l'aide médicale à mourir est en vigueur depuis 2016 pour les patients en phase terminale.
Le Canada prévoit de permettre aux citoyens souffrant de troubles mentaux d'être ajoutés à la liste des personnes pouvant recevoir l'AMM plus tard, en 2024. Pour l'heure, seules les personnes souffrant de handicaps débilitants ou de douleurs intenses ont été ajoutées à la liste des patients éligibles.
Si certaines provinces ont un formulaire de demande spécifique, dans les autres, pour que votre demande d'euthanasie soit prise en considération, vous devez fournir une demande écrite et signée indiquant votre intention de demander une assistance médicale à mourir.
Il y a déjà eu au moins quatre autres cas de mort médicalement assistée proposés à des anciens combattants, selon Lawrence MacAulay, ministre canadien des Anciens combattants.
MacAulay a déclaré, lors de la réunion de la commission : "Si l'un des vétérans concernés regarde ou écoute en ce moment, je suis désolé. Je suis désolé que vous ayez eu à subir ces interactions épouvantables et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour que cela ne se reproduise plus jamais".
Il semblerait que le problème ne soit pas systématique, et que le responsable ne soit qu'un seul employé du ministère des Anciens Combattants… Heureusement !
MacAulay ajoute : "Nous attendons de tous les employés d'Anciens Combattants Canada qu'ils fassent preuve d'attention, de compassion et de respect à l'égard des anciens combattants, et les actes de cet employé sont tout simplement dégoûtants."
De nombreux Canadiens se demandent si le rôle du Canada en tant que pionnier dans l'assistance médicale au suicide autorisée par le gouvernement n'est pas allé trop loin, même si cet incident peut sembler se limiter à un seul employé.
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